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  • L'invention de la Trinité

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    * Cet article a pour but de donner un éclairage sur la croyance en la Trinité (trois personnes dans Dieu) dans le christianisme. Les différentes religions chrétiennes sont ici respectées.

    * En outre, quelle que soit la croyance ou la non-croyance de chaque Etre Humain (hommes et femmes), seul l'importance de se connaître surpasse, prime, sur toute religion, puisque de cette connaissance interne découle la cohérence de l'Homme (penser, sentir, agir dans la même direction).

    LE MYTHE DE LA TRINITE

    https://www.youtube.com/watch?v=zdX8IT-uceQ

    * De nombreux biblistes, y compris des trinitaires, reconnaissent que la Bible ne contient pas de doctrine formelle de la Trinité. Voici, par exemple, ce qu’on lit dans L’Encyclopédie des Religions (angl.): "Aujourd’hui, exégètes et théologiens s’accordent à reconnaître que la Bible hébraïque ne renferme pas de doctrine de la Trinité. (...)

    * Bien que la Bible hébraïque appelle Dieu "le père d’Israël" et qu’elle personnifie Dieu en employant des termes tels que "Parole" (Davar), "Esprit" (Rouah), "Sagesse" (Hokhmah) et "Présence" (Shekhinah), ce serait forcer l’intention et l’esprit de l’Ancien Testament que de lier ces notions à la doctrine de la Trinité apparue plus tard.

    * "En outre, exégètes et théologiens admettent que le Nouveau Testament ne contient pas non plus de doctrine explicite de la Trinité. Dieu le Père est source de tout ce qui est ("Pantokrator"), ainsi que le père de Jésus Christ. "Père" n’est pas un titre donné à la première personne de la Trinité, mais un synonyme de Dieu. (...)

    * "Dans le Nouveau Testament, il n’y a pas de conscience réflexive de la nature métaphysique de Dieu (la "trinité immanente") ; on n’y trouve pas non plus le langage technique dans lequel cette doctrine a été par la suite exposée ("hupostasis", "substantia", "persona", "subsistentia", "prosôpon"). (...) Il est incontestable que cette doctrine ne peut être prouvée par le seul appui des Écritures."

    * Relativement à l’historique de cette doctrine, voici ce qu’on peut lire dans la Nouvelle Encyclopédie britannique : "Le mot Trinité ne figure pas dans le Nouveau Testament. La doctrine qu’il désigne n’y est jamais énoncée explicitement. (...). Cette doctrine a pris forme progressivement, sur plusieurs siècles et à travers bien des controverses. (...). Ce n’est pas avant la fin du IVe siècle que la distinction entre les trois et leur unité ont été rassemblées dans une même doctrine orthodoxe d’une seule essence et de trois personnes."

    * On lit à peu près la même chose dans la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.) sur l’origine de la Trinité : "Les exégètes et les théologiens, y compris un nombre sans cesse croissant de catholiques, reconnaissent qu’il ne convient pas de parler de la doctrine trinitaire dans le Nouveau Testament sans faire d’importantes réserves.

    * Les spécialistes de l’histoire des dogmes et les théologiens systématiques reconnaissent, chacun de leur côté, que lorsqu’on parle d’une doctrine trinitaire achevée, on passe de la période des origines du christianisme à celle, disons, du dernier quart du IVe siècle.

    * C’est seulement à ce moment que, ce que l’on pourrait appeler le dogme définitif de la Trinité, "un seul Dieu en trois personnes", est devenu partie intégrante de la vie et de la pensée chrétiennes. (...). La formule elle-même ne reflète pas la conscience immédiate qu’on en avait à l’époque des origines ; elle est le produit de 3 siècles de formation doctrinale."

    HISTORIQUE

    * En 312 de notre ère, Constantin, qui régnait sur l’actuel territoire de la France et de la Grande-Bretagne, partit en guerre contre son beau-frère, Maxence, d’Italie. En chemin, il aurait eu une vision — une croix portant les mots "Hoc vince", ce qui signifie "Triomphe par ceci". Après avoir remporté la victoire, Constantin fit de la croix l’étendard de ses armées.

    * Par la suite, quand le christianisme est devenu la religion d’État dans l’Empire romain, la croix a été choisie comme symbole de l’Église. Le livre "Étranges survivances" (anglais) dit à propos de Constantin et de sa croix: "Il ne fait guère de doute qu’il agissait pour des motifs politiques ; le symbole qu’il a élevé flattait les chrétiens engagés dans son armée, d’une part, et les Gaulois païens, d’autre part. (...) Aux yeux de ces derniers, ce signe était le gage du soutien de leur divinité solaire, le "dieu-soleil" qu’ils adoraient.

    * Le "signe céleste" vu par Constantin n’a rien à voir avec Dieu ou le Christ. Il fit inscrire les mots "Hoc vince" sur son étendard. Il imposa les fondements de la religion catholique romaine, sans doute pour en obtenir le soutien dans la réalisation ultérieure de ses desseins politiques, et il introduisit dans cette religion "chrétienne" les croyances païennes qui lui tenaient encore à cœur.

    * Au XIXe siècle, le cardinal John Newman révéla (dans son livre "Essays and Sketches") l’origine d’une bonne part de l’enseignement de son Église. Il dit "Le phénomène admis par tous est le suivant : on doit chercher une grande partie de ce qui est généralement reçu comme la vérité chrétienne, dans ses notions essentielles et dans ses différentes parties, dans les philosophies et les religions païennes. Par exemple, on retrouve à l’Est comme à l’Ouest la croyance en une trinité, la cérémonie du lavage des pieds, le rite du sacrifice. La doctrine de la Parole divine est platonicienne, celle de l’Incarnation est indienne."

    * The Encyclopedia Americana (1956), tome XXVII, p. 294L : "Le christianisme tirait ses origines du judaïsme, et celui-ci était strictement unitaire (il présentait Dieu comme une seule personne). De Jérusalem à Nicée, on est loin d’avoir cheminé en droite ligne."

    * Dans son Dictionnaire universel, Maurice Lachâtre écrit : "La doctrine trinitaire du IVe siècle ne donnait pas une idée exacte des croyances des premiers chrétiens sur la nature de Dieu; elle en constituait au contraire une déviation. La trinité platonique (platonicienne), qui ne fut elle-même au fond qu’une sorte d’arrangement, de disposition nouvelle, des trinités plus anciennes des peuples qui avaient précédé, nous paraît bien être la trinité philosophique, rationnelle, c’est-à-dire la trinité d’attributs qui a donné naissance à la triplicité d’hypostases ou de personnes divines des Églises chrétiennes (...). Cette conception de la Trinité divine du philosophe grec [Platon, IVe siècle av. n. è.] se trouve partout dans les anciennes religions païennes" :

    Chez les anciens Indo-européens, les dieux étaient ainsi classés dans trois "fonctions", correspondant en quelque sorte aux trois classes du Moyen-Âge : Clergé, noblesse et tiers-état.



    A Rome, la grande Triade était composée initialement de Jupiter, Mars et Quirinus.



    En Inde la Trimurti des Hindouistes est composée : Brahma le créateur, Vishnou le préservateur et Shiva le destructeur. Cette Triade se basait sur les trois modalités du temps (passé, présent et futur) tout comme la Triade des Moires en Grèce : Clotho (qui file le fil du destin), Lachésis (qui la mesure) et Atropos (qui le coupe)

.

    La Grande Triade spatiale des Sumériens : Anu, le dieu du ciel, Enlil, le dieu de la surface de la terre, et Enki, le dieu des eaux souterraines.



    La grande Triade astrale des anciens Sémites : Le Soleil, la Lune et la planète Vénus.
 Peut-être qu'ici le Soleil était la mère, la lune étant le père et Vénus le fils.



    Chez les anciens Égyptiens on trouvait également de nombreuses Triades du type père - mère - fils : 
Par exemple Osiris, Isis et horus ... ou Amon, Mout et Khonsou.

    Ashour, le dieu principal des Assyriens, est représenté avec trois têtes.



    * La Trinité, enseignement de l’Église catholique selon lequel Dieu est formé de trois personnes (peut-être inspirée par les Triades égyptiennes), soulève depuis longtemps de nombreuses controverses. Comme l’explique l’historien Earl Morse Wilbur, elle "était l’objet de longues discussions au Moyen Âge parmi les théologiens catholiques, auxquelles participaient même les papes".

    * Toutefois, le commun peuple, n’ayant guère écho de ces débats, est tenu d’ajouter foi à de telles doctrines comme à des "mystères divins".

    * A cette même période, certains choisissent de braver la tradition et d’étudier les Écritures dans le but d’éclaircir ces mystères. Leur mot d’ordre est "Sola Scriptura" ("l’Écriture seule"). Rejetant la doctrine de la Trinité — dont quelques-uns seront plus tard appelés Unitariens par opposition aux trinitaires — ils subissent souvent des persécutions cruelles de la part des catholiques tout comme de celle des protestants.

    * Pour y échapper, ils publient leurs écrits largement diffusés sous des pseudonymes et vivent dans le secret. En outre, les antitrinitaires sont en première ligne de la lutte pour la tolérance. Plusieurs d’entre eux, tel le théologien espagnol Michel Servet, le paieront de leur vie.

    LA TRINITÉ NON MENTIONNÉE DANS LES ÉCRITURES

    * "Nous vénérons un seul Dieu dans la Trinité ....Dieu est le Père ; Dieu, le Fils; Dieu, le Saint-Esprit : et il n’y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu". C'est la définition du dogme de la Trinité selon le "Symbole d'Athanase", fixé seulement au concile de Constantinople en 553 après Jésus-Christ.

    * Pourtant on peut constater que le mot "Trinité" ne se trouve nulle part dans la Bible. Et la doctrine qu'il désigne n'y est jamais énoncée explicitement. Toutes les Écritures parlent de l'Unicité de Dieu :

    Deutéronome 32,39 – "Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu, et qu'il n'y a point de dieu près de moi."

    Matthieu 4,10 – "C’est Yahvé ton Dieu que tu adoreras, et à lui seul tu rendras un culte."

    Marc 12,29 – "Le premier de tous les commandements est : Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur."

    * Elle est rejetée dans le Coran

    Coran 19, 88-93 (Sourate Maryam) – "Et ils ont dit : «Le Tout Miséricordieux S'est attribué un enfant ! » 
 Vous avancez certes là une chose abominable ! 
 Peu s'en faut que les cieux ne s'entrouvrent à ces mots, que la terre ne se fende et que les montagnes ne s'écroulent, du fait qu'ils ont attribué un enfant au Tout Miséricordieux, alors qu'il ne convient nullement au Tout Miséricordieux d'avoir un enfant ! 
Tous ceux qui sont dans les cieux et sur la terre se rendront auprès du Tout Miséricordieux, [sans exceptions], en serviteurs."

    Coran 2,116 (Sourate Al-Baqara) – "Et ils ont dit : "Dieu s'est donné un fils» ! Gloire à Lui ! Non ! mais c'est à Lui qu'appartient ce qui est dans les cieux et la terre et c'est à Lui que tous obéissent."

    Coran 5, 73-75 (Sourate Al-Ma'ida) – "Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent: "En vérité, Dieu est le troisième de trois."  Alors qu'il n'y a de divinité que Dieu.  Et s'ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants parmi eux.  Ne vont-ils donc pas se repentir à Dieu et implorer Son pardon?  Car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux.  Le Messie, fils de Marie, n'était qu'un Messager..."

    Coran 4, 171,172 (Sourate An-Nisa') – "Ô gens du Livre, n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites de Dieu que la vérité. Le Messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager de Dieu, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle (de vie) venant de Lui. Croyez donc en Dieu et en Ses messagers. Et ne dites pas «Trois». Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Dieu n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Dieu suffit comme protecteur . Jamais le Messie ne trouve indigne d'être un serviteur de Dieu, ni les Anges rapprochés [de Lui]. Et ceux qui trouvent indigne de L'adorer et s'enflent d'orgueil... Il les rassemblera tous vers Lui."

    Coran 112, 1-4 (Sourate Al-Ikhlas) – "Dis: "Il est Dieu, Unique.  Dieu, Le seul à être imploré pour ce que nous désirons. Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.  Et nul n'est égal à Lui."

    JÉSUS N'EST PAS DIEU, SEULEMENT HOMME ET MESSAGER
    UN PROPHÉTE RECONNU DANS L'ISLAM

    * En ce qui concerne Jésus, il n'a jamais prôné la Trinité, encore moins créé de religion (chrétienne s'entend) ni même oser affirmer qu'il était Dieu.

    * Ses paroles, ses démonstrations témoignaient de l'unité ou harmonie en lui-même, cette unité en lui — que tout Homme doit retrouver— qui le liait directement avec l'Energie Divine qu'il nommait "Père" (idest Père spirituel).

    Mathieu 4, 8-10 – "Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m'adores. Jésus lui dit: Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul."

    Matthieu 7,21 – "Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux."

    Matthieu 20,23 – "Et il leur dit : Vous boirez bien ma coupe ; mais de s’asseoir à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi pour le donner, sinon à ceux pour lesquels cela est préparé par mon Père."

    Marc 10,18 – "Et Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon, sinon un seul, Dieu."

    Marc 13,32 – "Mais quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père."

    Coran 19,34-26 (Sourate Maryam) – "Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent. Il ne convient pas à Dieu de S'attribuer un fils. Gloire et Pureté à Lui ! Quand Il décide d'une chose, Il dit seulement : «Sois !» et elle est."

    Coran 5,17 (Sourate Al-Mayda) – "Certes sont mécréants ceux qui disent : «Dieu, c'est le Messie, fils de Marie !» - Dis : «Qui donc détient quelque chose de Dieu (pour L'empêcher), s'Il voulait faire périr le Messie, fils de Marie, ainsi que sa mère et tous ceux qui sont sur la terre ? ... A Dieu seul appartient la royauté des cieux et de la terre et de ce qui se trouve entre les deux». Il crée ce qu'Il veut. Et Dieu est Omnipotent." 

    * Jésus reconnaissait bien qu'il était un homme comme tous les Hommes, vivant simplement, tout en s'harmonisant avec la Parole de l’Éternel (Dieu, Energie Divine, etc.), le Dieu Unique de tous les Hommes qu'il nommait "Père" idest Père spirituel :

    Jean 5,30 – "Je ne puis rien faire, moi, de moi-même ; je juge selon ce que j’entends, et mon jugement est juste ; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé." 





    Jean 20,17 – "Jésus lui dit: Ne me touche pas car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu."

    Coran 5, 75 (Sourate Al-Mayda) – "Le Messie, fils de Marie, n'était qu'un Messager. Des messagers sont passés avant lui. Et sa mère était une véridique. Et tous deux consommaient de la nourriture. Vois comme Nous leur expliquons les preuves et puis vois comme ils se détournent."

    * Jésus se reconnaissait comme un simple homme :

    Jean 8,40 – "... mais maintenant vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai ouïe de Dieu." - (
Souvent le mot "homme" n'est pas traduit, mais il se trouvait bien dans le texte grec original).

    

* Il se reconnaissait et était reconnu comme prophète et médiateur entre Dieu et les Hommes :

    1 Timothée 2,5 – "Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme."

    Luc 24,13 – "Quoi? leur dit-il. Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple."

    Matthieu 10, 40-41 – "Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.  Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste." 

    Matthieu 13, 55-58 – "S'étant rendu dans sa patrie, il enseignait dans la synagogue, de sorte que ceux qui l'entendirent étaient étonnés et disaient: D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles?  N'est-ce pas le fils du charpentier? n'est-ce pas Marie qui est sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude, ne sont-ils pas ses frères?  et ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous?

    D'où lui viennent donc toutes ces choses?  Et il était pour eux une occasion de chute. Mais Jésus leur dit: Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. Et il ne fit pas beaucoup de miracles dans ce lieu, à cause de leur incrédulité."

    Matthieu 21, 10-11 – "Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut émue, et l'on disait: Qui est celui-ci?  La foule répondait: C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée.

    Coran 19,.29-34 (Sourate Maryam) – "Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent: «Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ?» 


    Mais [le bébé] dit : «Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. 
Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat ; 
et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. 
Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant». 
Tel est Issa (Jésus), fils de Marie : parole de vérité, dont ils doutent." 

    * De nombreux passages montrent que tout Homme (hommes et femmes) peut être appelé "fils et filles de Dieu" (dans le sens spirituel cela va de soi !). L’Éternel ayant tout mis en tout Homme (voir Jérémie 31,33), tout Homme est appelé à devenir comme l’Éternel, un Dieu :

    Exode 4,22 – "Ainsi parle l'Éternel : Israël est mon fils, mon premier-né." 



    2 Samuel 7,13-14 – "Je serai pour lui un père, et il (David) sera pour moi un fils."

    Jérémie 31,9 – "Car je suis un père pour Israël, Et Ephraïm est mon premier-né."

    

 Psaumes 2,7

 – "L'Éternel m'a dit : Tu es mon fils ! Je t'ai engendré aujourd'hui."

    Deutéronome 14,1 – "Vous êtes les enfants de l'Éternel, votre Dieu."

    

Psaumes 82,6 – "Vous êtes des dieux, Vous êtes tous des fils du Très Haut." 

    Matthieu 5,9 – "Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu !"

    Luc 6,35 – 

"Mais aimez vos ennemis, faites du bien, et prêtez sans rien espérer. Et votre récompense sera grande, et vous serez fils du Très Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les méchants." 

    

 Matthieu 5,48 – "Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait."

    Matthieu 5,44-45 – "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux." 

    2 Corinthiens 6,18 – "Je serai pour vous un père, Et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout puissant."  



    Romains 8,14 – "...Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu."

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    * ATTENTION ---- Il y a cependant l'introduction de l'évangile de Jean qui dit:

    Jean 1,1-5 – "Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu.
 Elle était au commencement auprès de Dieu.
 Toutes choses furent faites par elle, et sans elle pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait.
 En elle était [la] vie, et la vie était la lumière des hommes.
 Et la lumière luit dans les ténèbres ; et les ténèbres ne l’ont pas comprise."

    * Mais ce texte est le seul de la Bible qui identifie Jésus au Verbe créateur de Dieu. Hors ce passage est douteux : il est le seul de Jean à être écrit en vers. 
Il semble bien que ce passage ne soit qu'un extrait d'un poème gnostique qui a été ajouté tardivement à l'évangile de Jean.

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    * Au début tout était pourtant simple : pour les Judéo-Chrétiens Nazaréens (qui descendaient directement des apôtres ayant connu Jésus) le Christ n'était rien d'autre qu'un homme, un prophète. Et ils considéraient les idées de Paul (et de ses Pagano-Chrétiens Hellénistes) sur sa divinité comme une trahison.



    * Ensuite tout va se compliquer avec le mélange des idées de ces deux courants chrétiens : au deuxième siècle après JC, la "doctrine Adoptianiste" était très répandue. Pour elle, Jésus n'était qu'un simple prophète "adopté" par Dieu comme Fils en récompense de sa vertu.


    * Ceux qui prêchaient ceci étaient les Ebionistes (cités vers 180), Paul de Samosate (condamné en 263-269), Photin (condamné au concile de Sirmium en 351-352) et les Bonosiens de Bonose de Sardique.



    * La doctrine "Subordinationniste" en découla. Elle affirmait que Jésus était inférieur à Dieu. La prêchaient Tertullien (au 2e siècle), Origène (185-254), Donat et les Donatistes (vers 305). Cette doctrine fut adoptée au concile de Sirmium. Arius et les Ariens (vers 320) étaient également des Subornationnistes pour qui Jésus n'était qu'un simple homme.



    * Le Subornationnisme et l'Arianisme ne seront condamnés qu'au concile œcuménique de Nicée I en 325 (qui décréta que le Christ est de la même nature que le Père et non pas son subordonné). 



    * A ces courants de pensée s'opposait à la doctrine "Docétiste" qui voyait en Jésus une sorte d'ange ou d'esprit émané de Dieu et qui avait pris une forme humaine fantomatique. Ce dogme avait été créé par Marcion en 140-144 en s'inspirant des idées de Paul. Il sera repris vers 152-165 par Justin Martyr. 




    LE SAINT-ESPRIT

    

* En ce qui concerne le Saint Esprit, il en est de même qu'en ce qui concerne Jésus : aucun passage de la Bible n'en parle comme d'une divinité personnelle.

    

* La "Rua'h Ha-Kodesh" (L'Esprit ou Souffle Saint) est décrit dans l'Ancien Testament comme une sorte d'énergie divine, de souffle vital, et non pas comme une personne ou entité séparée de Dieu :

    Genèse 1,2

 – "Et l’Esprit (Rua'h) de Dieu planait sur la face des eaux."

    Job 32,8 – "...En réalité, dans l'homme, c'est l'Esprit (Rua'h), le souffle du Tout-Puissant, qui donne l'intelligence."

    

Psaumes 33,6 – "Le ciel se fabrique par la parole de Yahweh et par sa Rua'h les étoiles."

    

* Les apologistes (écrivains chrétiens grecs du 2ème siècle) parlaient pareillement de l'Esprit Saint de manière impersonnelle. Ils décrivaient l'Esprit de Dieu comme une chose, et non comme une personne.

    

* Un examen des textes de la Bible où il est question de l’Esprit Saint révèle qu’on peut être "rempli", "baptisé" ou "oint" de cet Esprit :

    Luc 1,41 – "Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint." 



    Matthieu 3,11 – "Lui vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu."

    

 Actes 10,38 – "Jésus qui était de Nazareth, comment Dieu l’a oint de l’Esprit Saint et de puissance."

    

* Aucune de ces expressions ne conviendrait si l’Esprit Saint était une personne. 



    

* Les textes grecs originaux bien traduits, parlent souvent d'UN Esprit saint, et non pas de L'esprit saint. Hors en grec ancien, l’emploi de l’article défini est soumis a des règles très strictes.

    

* Tout se passe comme si l'Esprit Saint de Dieu pouvait se fragmenter en de nombreux esprits saints différents :

    Mathieu 1,18 – "Marie conçut par le fait d’UN esprit saint" (et non "par l’Esprit Saint).

    Mathieu 1,20 – "

L’enfant a naître vient d’UN esprit saint."

    Mathieu 12,28 – "Mais si c’est par UN esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le Royaume de Dieu est venu jusqu’à vous."

    Marc 1,8 – "Lui vous baptisera d’UN esprit saint." 



    Luc 1,15 – "Il sera rempli d’UN esprit saint dès le sein de sa mère." 



    Luc 1,35 – "UN esprit saint viendra sur toi et la puissance d’un très haut te prendra sous son ombre."



    Luc 1,41 – "Elle fut rempli d’UN esprit saint"

    Luc 1,67 – "Zacharie est rempli d’UN esprit saint.

"

    Actes 1,2 – "Il les avaient choisis par UN esprit saint."

    


* De plus, en grec, l'Esprit Saint est appelé "to pneuma to agion", ce qui est un neutre (que l'on peut comparer au neutre de l'anglais). Cela rend donc difficile de pouvoir prétendre qu'il est une personne car le neutre en grec sert à désigner seulement les choses.



    


* Le Christianisme a joué sur les mots pour imposer une vision fausse de l'Eternel. Ils ont sciemment mal interprété la connaissance des Perses Zoroastriens qui connaissaient la Puissance de l'Eternel, son "Spenta-Mainyu" (qualités ou attributs de Dieu mis en chaque Homme). 


    


* Ce qui est sûr, c'est seulement au concile œcuménique de Constantinople, en 381, que fut condamnée la doctrine des Pneumatomaques de Macédonios (évêque de Constantinople en 342-360) qui niaient la divinité du Saint-Esprit. 



    * La Trinité est donc un dogme tardif. Quand à l’argument auquel s'accrochent les chrétiens pour diviniser le Saint-Esprit dans Jean 4,24 : «Dieu est Esprit» - ce que voulait dire Jean, c’est que Dieu est invisible, qu’il n’est pas un corps matériel formé de chair et d’os, et c'est ce que Luc 24,39 confirme : «un esprit n'a ni chair ni os».

    





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ATTENTION ---- Matthieu 28,19 est l'UNIQUE endroit des Évangiles ou l'on site le Père, le Fils et le Saint-Esprit ensemble :

    Matthieu 28,19 – "Allez donc, et faites disciples toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit."

    


* Ce passage, donné sans aucune explication, se trouve tout à la fin de l'Évangile, là ou les additions ultérieures ont été les plus nombreuses.



    


* Il y a aussi ce passage de Paul ou il est écrit :

    Corinthiens 13,13 – "Tous les saints vous saluent. Que la grâce du soit avec vous tous !" II

    


* Certaines Bibles contiennent aussi ce passage entre Jean 1,5-7 et Jean 1,5-8:

    "Car il y a trois qui rendent témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et le Saint-Esprit et ces trois-là sont un. Et il y en a trois qui rendent témoignage sur la terre."

    


* Comme ce passage ne se trouve pas dans toutes les Bibles, il est clair qu'il s'agit d'un ajout très tardif pour essayer d'introduire la doctrine de la trinité dans la Bible alors qu'elle n'y était pas.



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* Même chez les Pères apostalitiques (premiers penseurs chrétiens), on ne trouve absolument rien qui rappellerait, même de loin, le dogme trinitaire. C'est seulement l'apologiste Théophile d'Antioche (évêque d'Antioche vers 168 après J.C) qui parlera le premier d'une "Triade". Mais il ne connaissait que le "Verbe" et ne parla jamais de l'homme Jésus.



    


* Un peu avant, vers 140 ap. JC, Héracléon avait évoqué une Trinité composée du Père, du Fils et du Pneuma (Esprit)... mais il était Gnostique et non pas Chrétien..


    EMBROUILLAMANI

    


* Il faudra attendre Tertullien (155-235 ap.JC) pour qu'apparaisse pour la première fois le terme de "Trinité" chez les Chrétiens.

    


* Mais cette doctrine quasi-incompréhensible à l'homme moyen ne prendra forme que très progressivement, sur plusieurs siècles, et à travers bien des controverses. 



    


* Il faudra le concile œcuménique de Nicée I (325) pour "fusionner" le Christ avec le Père, puis le concile œcuménique de Constantinople I (381) pour leur ajouter le Saint-Esprit.



    


* Au concile œcuménique d'Éphèse (431) on déclara que les deux natures de jésus étaient unies, mais sans se confondre complètement. 



    


* Au concile d’Éphèse "brigandage d’Éphèse" (449), on décida qu'il n'y avait en Jésus Christ qu'une nature unique : la divine (doctrine Monophysite). 



    


* Puis au concile œcuménique de Chalcédoine (451), on décida le contraire : il y avait bien deux natures (humaine et divine) dans le Christ et leur union n'avait pas supprimé leur différence. 



    


* Au concile œcuménique de Constantinople III (680-681), il fut déclaré qu'en Jésus, il y avait bien deux volontés distinctes, l'une divine, l'autre humaine et subordonnée à la première.

    


* Au concile œcuménique de Constantinople IV (869-870 ou 879 - 880), les Chrétiens se divisèrent, certains affirmant que le Saint-Esprit était subordonné au Fils, d'autres disant qu'il était son égal.



    


* La question trinitaire présentait un tel embrouillamini que l'église a préféré finalement en faire une révélation divine excluant toute controverse.

    


* C'est pourquoi en 1215 le concile de Latran IV affirma qu’elle était un ‘"mystère ineffable".



    


* C'était un bon moyen d'éviter de s'expliquer sur un dogme compliqué et illogique ne reposant absolument sur rien.



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    LIENS

    Contradictions concernant la trinité

    L’antitrinitarisme

    La Trinité vue dans l'islam

    Dogme de la Trinité

    Le concile de Nicée

    Histoire du dogme trinitaire

    Etre Un en Soi

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    LIVRES 

    L'invention de la Trinité
       par Laurent Chaumette

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    LIVRES CONCERNANT JÉSUS : qui n'a jamais prôné la Trinité - qui ne s'est jamais pris pour Dieu - qui n'a jamais institué de religion chrétienne MAIS qui a reconnu Dieu l'Unique, l'Un, Le Seul à être prié et vénéré.

    Jésus prophète de l'islam
       par
    Muhammad 'Atar' ur-Rahim et Ahmad Thomson
       https://www.youtube.com/watch?v=5MiDdR1vwkI

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    Jésus avant le Christ par Armand Abécassis

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  • Fin du patriarcat : Les nouveaux Hommes

    ACTUALITES

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    * Chaque année, le 21 octobre, les hommes descendent dans la rue pour manifester contre les violences machistes.

    Juanjo Compairé - "Si nous, les hommes, sommes les protagonistes du problème, alors nous faisons également partie de la solution. Cette révolution n’est pas une révolution externe, mais plutôt interne, parce qu’il n’y a pas de changement social sans changement personnel."

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    Source : http://www.pressenza.com/fr/2015/10/fin-du-patriarcat-les-nouveaux-hommes/

    Entrevue avec Juanjo Compairé

    * Juanjo Compairé (Huesca, 1948), membre de l’Association d’hommes égalitaires et de l’Association d’hommes pour l’égalité de genre (AHIGE), a enseigné les sciences sociales dans différents établissements d’enseignement de Barcelone. Auteur de "Chicos y Chicas en relación" (Éditions Icaria) et collaborateur de divers livres sur l’égalité de genre, Juanjo Compairé coordonne actuellement la revue numérique "Hombres igualitarios".

    www.hombresigualitarios.ahige.org

    Depuis des temps immémoriaux, le masculin a exercé son autorité sur le féminin

    * Le patriarcat exerce son autorité depuis des milliers d’années et il est de plus en plus nécessaire de le démanteler parce qu’il cause beaucoup de tort, non seulement à l’humanité mais aussi à la nature elle-même – nous voyons un lien entre le problème écologique et le problème de la domination masculine – et aux hommes eux-mêmes. Au regard de la quantité de souffrance, de violence, de destruction que le patriarcat crée, il importe de démanteler celui-ci. Si nous, les hommes, sommes les protagonistes du problème, alors nous faisons également partie de la solution.

    Mille deux cents millions de femmes partout dans le monde sont agressées par leurs conjoints ou ex-conjoints

    *On parle beaucoup de fausses accusations, mais en réalité il en va autrement. En fait, il y a un manque d’accusations. Des femmes qui sont agressées mais qui n’osent pas dénoncer ou ne veulent pas le faire. Selon des statistiques du ministère de l’Intérieur, plus de deux millions de femmes en Espagne ont signalé avoir été victimes de violence, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle, par leurs conjoints ou ex-conjoints. Nous ne parlons pas de personnes marginalisées, non, nous parlons de nous, des hommes et des femmes d’ici. C’est un problème transversal qui est en rapport avec la conception de la masculinité.

    Vous prenez part à la lutte contre les mauvais traitements ?

    * Oui, d’un point de vue social, nous y prenons part en descendant dans la rue le 21 octobre de chaque année pour manifester contre les violences machistes. Nous formons un cercle, nous nous donnons la main, et nous nous souvenons des femmes qui en sont victimes. Il y a aussi le travail d’enquête, c’est un thème qu’il faut examiner également du point de vue de la sociologie, de la psychologie, de l’histoire, de l’anthropologie…

    Faites-vous du travail personnel ?

    * Oui, c’est fondamental. Cette révolution n’est pas une révolution externe, mais plutôt interne. Nous, les hommes, réfléchissons sur nos sentiments. Pourquoi associons-nous souvent masculinité et violence ? Comment nous constituons-nous en tant qu’hommes ? Qu’en disent nos pères, nos semblables, qu’est-ce qu’être un "homme vrai" ? Comment pouvons-nous le changer ? Nous nous posons ces questions en groupes de réflexion personnelle. Il n’y a pas de changement social sans changement personnel. Si nous voulons démanteler la violence de genre, nous devons commencer par un changement personnel.

    Comment définiriez-vous l’ancienne masculinité, celle qu’il faut dépasser ?

    * C’est une masculinité très stagnante, il y a des mandats très stricts, un contrôle du corps très strict, sur la façon dont nous devons bouger ou nous sentir. Pourquoi la joie que nous procure une victoire du Barça doit s’exprimer en mettant le feu à des conteneurs ? Quel est le lien entre joie et violence ? Cette vieille masculinité provoque de la souffrance dans le monde, aux femmes et aux enfants, mais aussi à nous-mêmes.

    Il y a également des femmes machistes

    * Le mot "féministe" a perdu sa valeur, il est même discrédité auprès de certaines femmes. C’est la conséquence des campagnes néo-machistes, c’est-à-dire qu’être féministe est synonyme d’être "mangeuse d’hommes", d’être contre eux. Nous nous proclamons comme des hommes féministes, le féminisme comme humanisme, comme une occasion de faire en sorte que les femmes se "repensent", mais aussi les hommes. C’est certain que cela provoque aussi une résistance chez certaines femmes, parce que c’est toujours plus difficile d’être une femme indépendante. Les femmes ont fait des pas de géant et même si elles ne se sont pas proclamées féministes, dans la pratique elles le sont, pour la majorité d’entre elles.

    Vous êtes membre de l’Association d’hommes égalitaires

    * Nous sommes membres d’une association à l’échelle nationale, l’Association d’hommes pour l’égalité de genre (AHIGE), qui a été fondée à Malaga en 2001. Mais certains d’entre nous prenons part au mouvement depuis les années 70. Et nous sommes membres d’un réseau international de citoyens en faveur de l’égalité. L’année dernière nous nous sommes réunis à New Delhi, nous étions près de 1.500 représentants d’associations d’hommes égalitaires de partout dans le monde. En Espagne, le groupe le plus nombreux se trouve dans le Pays basque, parce qu’il a été promu par le gouvernement lui-même.

    Sur quoi vous appuyez-vous pour construire cette nouvelle politique égalitaire ?

    * Sur le démantèlement de ce que nous avons appris et ensuite sur la découverte, pas à pas, de nos désirs et besoins authentiques, nous sommes des hommes très différents fuyant l’uniformité. Regardez l’armée, qui est la quintessence du patriarcat, elle passe par l’uniforme, les hommes puissants lors des réunions de l’Union européenne portent aussi l’uniforme. Nous voulons faire disparaître les uniformes et faire apparaître la diversité masculine, et que chaque homme découvre ce qu’il veut être dans la vie, en récupérant son côté humain.

    Quelle est l’image de l’homme nouveau auquel nous aspirons ?

    * C’est une image très diverse, qui fuit l’uniformité, ce carcan limiteur, redéfinissant nos privilèges et ce pouvoir, bien souvent subtil, que nous exerçons. Au fond, cela tient à une grande insécurité. Il y a un modèle de super-héros inatteignable qui nous provoque une grande insécurité. Nous pouvons être forts, mais nous ne devons pas toujours être des hommes sans peur.

    Des hommes forts et puissants sexuellement…

    * Il y a une épidémie authentique d’impuissance sexuelle, nous, les hommes, somatisons dans notre corps le désarroi et l’incertitude qui existent en cette période de changement social. Les hommes se sentent menacés par la liberté féminine qui ne cesse d’augmenter et cela se somatise sous forme de problèmes d’impuissance, d’érection, etc. Chez les hommes, beaucoup des sentiments se dirigent là, vers le "membre viril" qui est notre "petit cerveau".

    L’homme conquérant ?

    * Oui, c’est le mythe du Don Juan. Dans la pièce il est dit : "Dans tous les endroits j’ai laissé un souvenir amer de moi". Don Juan le dit. Tout un modèle, non ? Si tu laisses dans tous les endroits un souvenir amer de toi… quel modèle, non ? Et bien oui, c’est ce modèle que nous avons eu, celui d’un Don Juan conquérant qui ensuite les abandonne et les laisse à leur sort.

    La promiscuité masculine est-elle une question génétique ?

    * Le fait que ce soit génétique, répandre le sperme, etc., est une construction sociale très claire. Nous trouvons dans la nature des exemples très précis de mâles monogames. Les hommes ont souvent été sujets à la promiscuité, non parce que la nature l’a voulu ainsi mais plutôt parce qu’ils croient que c’est en se montrant ainsi, face à leur insécurité et face aux autres, qu’ils pourront être des mâles alpha, mais en somme, quelles expériences humaines réelles Don Juan a-t-il ? Quelques expériences sexuelles gratifiantes, oui, mais pour ce qui est des relations : "un souvenir amer de moi".

    Est-il possible de transformer le machisme en respect et égalité ?

    * Nous croyons que c’est possible et nécessaire parce que cela sert les intérêts du monde, des enfants, de notre paternité, de nos compagnes les femmes, mais également de nous‑mêmes ; tout le monde y trouve son compte si nous mettons fin à toute cette pagaille. Tout au long de l’histoire, malgré ce qu’on en pense, il y a eu des hommes en marge du patriarcat, des hommes féministes, tels Condorcet, le père Feijoo et même des intellectuels comme Adolfo González Posada et Miguel Romera-Navarro. Ce sont là des exemples représentatifs d’hommes qui ont lutté pour l’égalité de genre ou théorisé à ce sujet.

    Comment trouver un équilibre travail-vie personnelle ?

    * Je dirais que c’est une question d’humanité. Nous sommes humains, surtout par nos relations émotionnelles. Cela devrait être au centre de nos vies. Nous consacrons tellement de temps au travail productif que nous en consacrons très peu aux relations. Il est nécessaire de trouver un équilibre, surtout parce qu’il y a injustice. En Espagne, une femme a moins de temps libre qu’un homme, deux heures de moins, en moyenne. C’est une occasion de dévoiler notre humanité.

    Les hommes égalitaires trouvent-ils un écho dans les nouvelles formes de politique parlementaire ?

    * Oui, cela a quelque chose à voir avec l’héritage du féminisme; placer les questions personnelles, la vie des personnes, au centre de la politique. Notre mairesse, Ada Colau, l’a déjà mentionné lors de son entrée en fonction. Le féminisme nous a appris à placer les personnes au cœur des intérêts, ce sont des formes nouvelles, horizontales, non hiérarchisées.

    Une nouvelle masculinité exigerait-elle un nouvel ordre social ?

    * Oui, je le pense. Le système économique capitaliste que nous connaissons, fondé sur le patriarcat, ne fonctionne pas. Nous progressons vers des positions de démocratie sociale et de communautarisme, vers une nouvelle conception de l’économie, vers l’éco-féminisme, en récupérant la valeur expérientielle des choses et non la valeur d’usage. La majorité des choses qui ont une valeur réelle n’ont pas de prix. Et c’est là la contradiction du capitalisme, qui fixe une valeur et un prix à des choses qui sont secondaires.

    Projet « Xarxa Xaji ».
    Réseau de jeunes qui forment
    d’autres jeunes en égalité de genre

    Travaillez-vous avec des jeunes ?

    * Oui, nous créons des réseaux de jeunes. Ils organisent des rencontres pour aborder ces thèmes, avec leurs amis et les compagnons de la faculté. L’année dernière, nous avons organisé environ 70 ateliers dans des instituts de la Catalogne, car nous avons publié un livre qui présente des propositions aux enseignants, pour la période de l’adolescence. Le livre s’intitule "Chicos y Chicas en relación" et il a été publié aux Éditions Icaria. Nous travaillons aussi sur un plan de formation, « Xarxa Xaji », pour que des jeunes puissent former d’autres jeunes. Nous lui accordons beaucoup d’importance, parce que les jeunes représentent l’avenir.

    Qu’est-ce que le féminin pour vous ?

    * Le féminin, c’est le grand mystère. Un mystère qui passionne un homme comme moi, qui m’attire beaucoup, m’émeut, me perturbe, m’interpelle, me séduit et me met hors de moi. Je ne serai pas l’homme que je suis s’il n’avait été des femmes qui m’ont accompagné tout au long de ma vie, en commençant par ma mère, puis par mes compagnes de vie, des féministes dans la majorité des cas. Je dois beaucoup à mon père ; c’était un homme affectueux, amical, très différent du type de père qui existait à l’époque.

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    LIENS

    Masculin-Féminin en chaque Homme

    Force des Hommes

    Vivre l'harmonie dans le couple

    Le fonctionnement de notre esprit

    Un historien parle du Féminisme

    Adam et Eve

    Pourquoi la femme fait peur.pdf

    Pourquoi tant de mépris.pdf

     Féminisation de la croyance.pdf

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