Source : http://www.lci.fr/international/etats-unis-325-ans-apres-avoir-ete-pendues-les-sorcieres-de-salem-commemorees-2059020.html
325 ans après une série de pendaisons ayant coûté la vie à dix-neuf personnes soupçonnées d’actes de sorcellerie, un monument destiné à saluer leur mémoire et souligner leur innocence a été inauguré à Salem, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis.(...)
Les familles des victimes sont regroupées en association et avaient déjà financé des bancs publics en hommage aux condamnés. (...)
Grâce aux découvertes des chercheurs, le maire de la ville, Kimberley Driscoll, a décidé d’y créer un parc, ainsi qu’une stèle en hommage aux innocents dénoncés et pendus. Plus de 200 000 dollars ont pu être obtenus en fonds publics et privés, afin de tourner la page de cette trouble histoire.
"Notre ville et notre communauté souhaitent toujours s’améliorer et tirer les leçons du passé, indique Driscoll. Nous ne pourrons pas effacer ce qui est arrivé, mais nous pouvons l’apaiser."
https://www.youtube.com/watch?v=S61DTTgzD0c
https://www.youtube.com/watch?v=qnocBd0Zmds
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Homme → H = hommes et femmes
* Il est important de connaître l'histoire humaine, aussi terrible soit-elle !
* Cela permet à l'Humanité de ne pas oublier ce que hier fut, pour deux raisons :
— pour comprendre comment elle en est arrivée là
— pour ne plus reproduire tous ses méfaits
* Pour que les méfaits et les atrocités allant jusqu'au meurtre, cessent définitivement, l'Humanité est appelée à se remettre en question.
* L'Homme aujourd'hui, doit chercher impérativement à se connaître (voir ici), à se réharmoniser intérieurement (voir ici), à transmuter ses envies nocives, afin de ne plus prêter main forte à tout ce qui divise, désunit, maltraite et pire : tue.
* En comprenant son passé et en se connaissant en profondeur, l'Homme crée — pour lui-même et l'humanité simultanément — une existence beaucoup plus belle, magnifique, riche, équitable et resplendissante.
* L'Homme est appelé à vivre, intérieurement et extérieurement, dans un monde de paix !!!
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* L'inquisition, qui dura 6 siècles, fut l'un des fléaux les plus abominables de la chrétienté.
* L'Inquisition reste unique en termes :
- de durée : 600 ans soit 6 siècles
- du nombre de ses victimes
- de la cruauté employée
- de l'intolérance qu'elle a encouragée.
* Les femmes fut les principales victimes de l'Inquisition.
* Leur alliance supposée avec le diable fut évidemment la principale raison des persécutions qu’elles ont subies. Et par conséquent, ramener une sorcière "dans le droit chemin", c'était entamer une lutte au nom du Bien, donc de Dieu, contre le Mal, c’est-à-dire Satan, Prince des Ténèbres.
UN PEU D'HISTOIRE
* Au Moyen Age, deux acteurs tiennent un rôle de premier plan : Dieu et Satan. Deux antithèses mères de tous les excès entre ferveur et exaltation. Hors le Ciel ou l'Enfer, point d'alternative au genre humain en cette période sombre : sauver son âme tel était l'objectif principal.
* L’Eglise eut soin d’édicter des limites entre le "Bien" et le "Mal" puisque la liberté humaine pouvait conduire les êtres à s'engager dans le "Mal" et se lier à lui — ce que l'on appela alors "faire un pacte avec le Diable".
* La chasse aux hérétiques était lancée.
* En réalité, au XIème siècle, la chrétienté démarre la chasse aux hérétiques dont font partie les sorciers. Plus tard, l'inquisition va terriblement augmenter ce phénomène.
* Au Moyen Age, en Europe, ce sont les classes dirigeantes — en se servant de l’appareil religieux, juridique et militaire — qui instrumentalisèrent ces épisodes hérétiques sanglants en utilisant les milieux populaires les plus misérables et surtout en visant les femmes jugées trop indépendantes ou exerçant des professions réservées aux hommes.
* Jusqu’à la fin du XVIème siècle, les sorciers et sorcières étaient considérés comme des devins et guérisseurs, ils étaient donc indispensables dans les villages où les habitants étaient superstitieux.
* Les Hommes ne connaissaient rien du corps humain ni de la nature, c’est pourquoi les maladies, la famine, les tempêtes, la mort étaient vus comme des phénomènes surnaturels qu’il fallait combattre par des moyens tout aussi surnaturels.
* Ainsi, ceux qui avaient le pouvoir d’entrer en contact avec ces forces étaient utiles pour protéger les villageois.
* A partir de la deuxième moitié du XVIème siècle jusqu'à la fin du XVIIème siècle, la "chasse aux sorcières" s'intensifia terriblement et devint la période la plus noire de l'histoire. Ce fut l'Inquisition qui dura 6 siècles.
FONDATION DE L'INQUISITION EN 1231
* Jusqu'en 1231, la tâche de découvrir, démasquer et punir les hérétiques était du ressort des évêques. Mais avec le temps, cette tâche devient trop lourde pour ces bergers du bon peuple chrétien, qui ont tant d'autres lourdes tâches à assumer.
* Le pape décide donc de créer une institution séparée, qui aura le temps et les moyens de se consacrer uniquement à l'éradication de l'hérésie et de la sorcellerie : l'inquisition.
* L'EGLISE NE RENIERA JAMAIS L'INQUISITION et garantira la continuité historique de l'institution jusqu'à nos jours, en se limitant à en modifier le nom =
— il faudra attendre Pie X, en 1906, pour que le "Saint office de l'inquisition" soit renommé "Saint Office",
— et 1965 pour que le "Saint Office" soit rebaptisé "Congrégation pour la doctrine de la foi".
* Enfin, en 1997, le pape ouvre les archives du Saint Office, et des historiens triés sur le volet sont autorisés à y mener des recherches. Les estimations du nombre total de victimes de l'inquisition sont fortement revues à la hausse, le consensus tourne aujourd'hui autour du million de personnes exécutées, auxquelles il faut ajouter d'innombrables personnes torturées et dont les biens ont étés saisis.
* Souvent, les chrétiens d'aujourd'hui tendent à argumenter que l'inquisition ne serait qu'une erreur n'ayant rien à voir avec le christianisme véritable. Ils oublient que l'institution existe toujours, bien que sous un autre nom. Ils oublient aussi que les pratiques de l'inquisition (torture et exécution d'hérétiques) avaient commencé déjà peu après l'arrivée des chrétiens au pouvoir dans la Rome antique. L'inquisition en tant que pratique et institution traverse ainsi toute l'histoire du christianisme.
* Les chrétiens qui essayent aujourd'hui de dissocier christianisme et inquisition oublient aussi que le personnel de l'inquisition fut fourni essentiellement par deux ordres religieux qui existent encore de nos jours, et qui restent généralement très populaires dans les milieux chrétiens de l'Occident à l'aube du XXIème siècle : les FRANCISCAINS et les DOMINICAINS.
* Ces deux ordres pauvres, fondés au début du XIIIème siècle, avaient déjà plusieurs milliers de membres en 1231. Ces deux ordres étaient aussi irréprochables l'un que l'autre, menant une vie pure, pleine de zèle religieux, à l'abri de toute corruption. Leurs principes fondamentaux sont : la pauvreté, le travail, l'humilité et la charité.
* Il est donc naturel que le Pape se tourne vers ces chrétiens intègres pour combattre l'hérésie et la sorcellerie.
* Dès 1244, les deux ordres dépendent uniquement de Rome. L'église avait ainsi à son service une véritable armée d'hommes entièrement dévoués à sa cause.
* Les premiers inquisiteurs furent tous Dominicains, mais dans les décennies qui suivirent, les postes d'inquisiteurs furent, dans de plus en plus de pays, répartis entre les deux ordres.
* Dès qu'elle obtient l'autorisation de pratiquer la torture en 1251 par le pape Innocent IV, l'inquisition est en droit de juger et de torturer les hommes dès 14 ans, et les femmes dès 12.ans. Pour torturer et juger des enfants plus jeunes, l'inquisition élabora des stratagèmes légaux, le plus courant était celui de nommer un "curateur" qui avait la tutelle de l'enfant, et qui ensuite "assistait" l'enfant au cours de son procès.
* Il y a eu des cas d'enfants de 7 ans accusés, torturés et condamnés comme hérétiques. Les enfants d'hérétiques étaient généralement considérés comme hérétiques eux-mêmes. Si leur âge ne leur permettait pas d'être torturés et jugés, ils étaient "endormis": on les plaçait dans un bassin d'eau tiède, on les ligotait, et on leur coupait les artères aux poignets. Cette méthode était considérée comme particulièrement "miséricordieuse" par les inquisiteurs.
* L'inquisition peut prononcer, sur la base d'aveux arrachés par la torture, des peines allant d'une simple prière ou un jeûne jusqu'à la confiscation des biens et même la prison à vie. Par contre, elle ne peut prononcer de condamnation à mort.
* Avec une subtilité tellement caractéristique de l'église catholique, l'inquisition peut par contre "passer" un hérétique au bras séculier de la justice pour une condamnation à mort sur la base des aveux obtenus sous la torture par l'inquisition. Cette subtilité de procédure permettra à l'église d'affirmer, par la suite, qu'elle n'a tué personne.
* Il faut bien noter que la mise à mort d'hérétiques date de bien avant l'inquisition : elle commença dès l'Antiquité.
* La nouveauté de 1231, est la fondation d'une institution spécialisée, chargée spécifiquement de la persécution des hérétiques.
IL EXISTE 3 SORTES INQUISITIONS
* Il faut aussi prendre garde à la confusion qu'entretient volontiers l'église catholique entre "les trois inquisitions" :
— L'inquisition médiévale = L'Inquisition médiévale est introduite devant les tribunaux ecclésiastiques par le pape Innocent III en 1199,
— L'inquisition espagnole = instaurée en Espagne en 1478, peu avant la fin de la Reconquista, par une bulle de Sixte IV à la demande des Rois catholiques,
— L'inquisition "moderne" ou "romaine" = "Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle", fondée en 1542, remplacée par la "Sacrée Congrégation du Saint-Office" en 1908.
* Cette dernière — l'inquisition romaine — existe encore aujourd'hui. Il s'agit en effet fondamentalement du même principe = l'on identifie les hérétiques, on les fait avouer par la torture, puis on les "abandonne" au bras séculier pour l'emprisonnement à vie ou la mort.
* Les différences entre les trois inquisitions sont essentiellement des détails de procédure et de hiérarchie :
— L'inquisition "médiévale" répond aux évêques et au pape
— L'inquisition "espagnole" répond principalement aux Rois Très Catholiques
— L'inquisition "romaine", qui date de la contre-réforme, répond uniquement et directement au Pape.
* Il faut noter que l'inquisition espagnole et celle "médiévale" coexisteront avec l'inquisition "romaine" pendant plusieurs siècles après la contre-réforme.
* Contrairement à ce que l'on croit parfois, l'inquisition ne fut pas une invention espagnole. Mais ce pays, parti en retard, met les bouchées doubles pour rattraper, puis dépasser les autres pays européens.
POURQUOI Y A-T-IL EU PLUS DE SORCIÉRES QUE DE SORCIERS SUR LES BÛCHERS ?
* Selon certains historiens il y a eu 1 sorcier poursuivi contre 10 sorcières exécutées. Ce chiffre est peut-être un peu exagéré mais il n’en reste pas moins que la différence est énorme.
* La tradition et l’Eglise y ont joué leur rôle. Il est certain que ce fait est directement lié à la condition de la femme, considérée alors comme une créature inférieure et sans âme.
* Par ailleurs, pour l’Eglise, la femme était un être faible, menteur, celle par qui le mal était arrivé dans le monde, en se laissant tenter par le diable au Paradis terrestre.
* La Nature féminine, en lui donnant le pouvoir d’enfanter, selon des modalités physiques encore mal connues à l’époque, lui confiait une puissance mystérieuse. Cette fonction lui permettait aussi, en formant avec Satan un couple maudit, de transmettre ses pouvoirs maléfiques. Or il est connu que les rites de type sexuel étaient fréquents (Sabbat des sorcières) et fréquemment suspectés dans les activités des sorcières.
* Les femmes avaient enfin, par leur position dans la famille, plus de contrôle – et d’occasions d’agir - sur la santé de celle-ci (préparation de la nourriture, soins aux enfants, aux malades, élevage des petits animaux…).
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* Juste avant l'époque de la chasse aux sorcières, le pouvoir de la femme dans son milieu de vie était grand.
* La femme connaissait :
— la tenue de maison,
— les semis,
— le jardinage,
— les plantes et leurs usages,
— l'éducation des enfants,
— la préparation, l'entreposage des denrées,
— les fermentations,
— la fabrique des intoxicants,
— l'invention des remèdes, des potions, des poisons, etc.
— sans parler de son côté administratif et gestionnaire.
* Tout ceci constituait le domaine d'influence et de la compétence de la femme.
* On lui conférait alors un rôle extrêmement important à l'intérieur de la société.
* Pas étonnant que les avides de pouvoir ont craint pour leur suprématie.
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LES PROCÈS
* Les sorcières accusées devaient passer par plusieurs épreuves, comme celle de l’eau ou celle effectuée par le "Piqueur".
* Le pacte avec le diable laissait soi-disant une marque particulière sur la peau de la sorcière que les juges étaient chargés de trouver. Cette marque était insensible à la douleur, ainsi le Piqueur bandait les yeux de la sorcière et la piquait avec des aiguilles sur tout le corps. Dès qu’il trouvait un endroit insensible, il lui faisait avouer ses crimes par la torture.
* L’épreuve de l’eau consistait à mettre une sorcière pieds et mains liés dans une grande quantité d’eau ; si elle coulait, ce n’était pas une sorcière, si elle flottait, elle en était une car les sorcières savaient défier toutes les lois, y compris celle de la nature. Après avoir avoué, on l’exécutait en la brûlant publiquement.
AU XXIème SIÈCLE
* Diverses réhabilitation ont depuis été faites pour reconnaître comme VICTIMES ces femmes accusées à tort et mortes dans d'horribles souffrances.
* Par contre, l'église est restée bien silencieuse sur ses propres crimes qu'elle a elle-même instauré et/ou encouragé.
* "La chasse aux sorcières, ce n'est pas un chapitre de l'Histoire qu'on a refermé”, fait valoir Rune Blix Hagen, historien de l'université de Tromsoe. "Ça continue à plein régime, pas en Occident mais surtout en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud".
* Aujourd'hui comme hier, les supposées sorcières sont généralement des victimes expiatoires accusées d'être à l'origine de malheurs, de maladies, d'une disparition, d'un naufrage, d'une récolte décevante, d'intempéries et d'accidents en tout genre.
*
Si quelque 50.000 personnes le payèrent de leur vie en Europe, on estime entre 70 et 80.000 le nombre des victimes tuées pour la même raison dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. "Ce sont des chiffres officiels qui ne sont vraisemblablement que le sommet de l'iceberg", note Rune Blix Hagen.
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LIENS
♦ Histoire de l'Inquisition : 6 siècles de persécution.pdf
♦ Le sexisme de l'église une vieille tradition.pdf
♦ La page noire du christianisme.pdf
♦ 20 avril 1233-Le pape établit l'Inquisition en France
♦ 1/2-La cruauté de l'église et ses méthodes de torture.pdf
♦ 2/2-La cruauté de l'église et ses méthodes de torture.pdf
♦ Dates des inventions des dogmes chrétiens.pdf
♦ Décrétales papales.pdf
♦ Chronologie chrétienne 1-3.pdf
♦ Chronologie chrétienne 2-3.pdf
♦ Chronologie chrétienne 3-3.pdf
♦ Exégèse-controverse de la chrétienté
♦ L'église lança l'inquisition
♦ Eglise, livres démontrant son vrai visage
♦ Eglise, secte perverse
♦ Écrits sur les sorcières.pdf
♦ Féminicide.pdf
♦ Connaissance des plantes.pdf
♦ Hérésies adoptées par le christianisme.pdf
♦ Moyen-Age, chasse hérétique.pdf
♦ Naissance de la démonologie dans l'Occident Médiéval.pdf
♦ Malleus Maleficarum.pdf
♦ La sorcière dans la tradition Germano-nordique.pdf
♦ Allemagne : Katharina Henot.pdf
♦ Belgique : Des sorcières réhabilitées.pdf
♦ Norvège : Mémorial de Vardoe.pdf
♦ Suisse : Anna Göldi réhabilitée.pdf
♦ USA : sorcières de Salem.pdf
♦ Moyen-Age : chasse aux hérétiques.pdf
♦ Sorcellerie : histoire et regard.pdf
♦ La femme et la société
♦ Quelle place pour les femmes.pdf
♦ Pourquoi la Femme fait peur.pdf
♦ Pourquoi tant de mépris.pdf
♦ Le cas des "chasses aux sorcières".pdf
♦ Place de la femme dans la société médiévale
Dès le haut Moyen Age et encore au XIIéme siècle, les femmes ont joué un rôle majeur dans la transmission des connaissances. On a pu remarquer que, dans les monastères de femmes, la culture était plus poussée que dans les monastères d'hommes. Notre plus ancienne encyclopédie a été composée en Alsace, au XIIème siécle par une femme, une moniale, Herrade de Landsberg, l'abbesse du Mont-Sion. Elle a aussi écrit les deux seuls ouvrages de médecine et de sciences naturelles alors composés en occident.
Il ne faut pas oublier Dhuoda de Septimanie qui vivait à l'époque de Charlemagne et qui a composé un Manuel pour mon fils, notre premier traité d'éducation.
A noter aussi, ce qu'on ignore généralement, que c'est la reine Bathilde qui a complètement aboli l'esclavage, vers l'an 650, en interdisant les marchés d'esclaves qui avaient lieu dans son royaume de Neustrie, le nord de la France.
♦ Sorcellerie : l'ergot de seigle était le coupable
Pendant des siècles, par milliers, des hommes et des femmes ont été torturés, mis à mort, accusés de sorcellerie : on les rendait responsables de cauchemars, d'une mauvaise récolte, de la mort du bétail ou de bébés, de maladies et de toute mort suspecte...Pendant 3 siècles, du XVe au XVIIe siècle, 4O.OOO hommes, femmes, enfants, ont été condamnés à mort pour actes de sorcellerie. Deux cent cinquante personnes en seulement deux ans mourront en Angleterre suite aux poursuites judiciaires d'un seul inquisiteur.
Ainsi, l'ensemble des pays britanniques connaîtra environ 1800 exécutions, l'Europe du sud 1300, alors que la France et ses voisins condamneront 2725 personnes ... et la Suisse et les pays germaniques 35.000. Il y aura en tout environ 100.000 procès et 50.000 exécutions. Les victimes furent essentiellement des femmes - environ huit "sorcières" pour un "sorcier".
Après l'impression du livre en 1486 "Le marteau des sorcières" (Malleus Maleficarum), seules les femmes furent accusées de sorcellerie et victimes de procès ignobles.
En 1976, Linda Caporael écrit un article dans la revue "Science" exposant l'hypothèse selon laquelle la sorcellerie à Salem (1692) serait en réalité dûe à l'ingestion par les victimes de farine de seigle contaminée par l'ergot, un champignon parasite, dont le LSD est un dérivé.
http://classes.plantpath.wsu.edu/plp150/Caporeal%20Ergotism%20article.pdf
Une historienne établit une carte d'Europe localisant les villes où lieu les grandes chasses aux sorcières: toutes sont situées dans des régions où l'on cultivait le seigle et non le blé comme céréale de base de l'alimentation.
♦ Féminicide et ici
Au Moyen-Âge, pendant l’Inquisition, entre le XII et le XVe siècle, des femmes ont été soumises aux pires tortures, tuées de façon atroce : brûlées vives, noyées… Souvent il s’agissait de celles qui disposaient d’un minimum de savoirs, de ressources et donc d’indépendance, et donc jugées trop puissantes. Qualifiées à tort de "sorcières", elles étaient jugées "hérétiques" et poursuivies essentiellement sous des prétextes divers et arbitraires, comme fricotant avec le diable ou possédées par le démon. La chasse aux sorcières est un exemple de féminicide à part entière car 80 % des victimes étaient des femmes. Toute suspicion devenait condamnation, sans aucune autre forme de jugement. Sous l’influence chrétienne dans toute l’Europe, les femmes sont considérées comme impures, rebelles et pécheresses et se seraient alliées aux Forces du Mal du fait de leur faiblesse et infériorité intellectuelle naturelles (selon le Malleus Maleficarum de 1486, ou Marteau des sorcières). En réalité, ces raisons étaient des prétextes permettant à l’Eglise de renforcer son contrôle sur les femmes et les asservir. En effet, les premières femmes accusées de sorcellerie était les guérisseuses, les sages femmes, les avorteuses, ou encore les béguines, ces religieuses qui vivaient dans des communautés autonomes et prônaient une plus grande liberté sexuelle, ce qui remettait en cause le pouvoir omnipotent de l’Eglise. Les accuser de sorcellerie permettaient ainsi d’éliminer ces femmes de savoir, et donc de pouvoir. Ce "sexocide" des sorcières (selon l’expression de Françoise d’Eaubonne) a également permis à l’Eglise de mener une grande répression des mœurs libérées du monde rural, et surtout de la sexualité féminine. D'autre part, ces persécutions détournaient les paysans en proie aux mécontentements populaires et les liguaient autour un bouc émissaire. Ces féminicides — on parle aussi de sexocide — des femmes sont l’un des premiers féminicides de grande échelle en Europe.
♦ Ergot de seigle un alcaloïde.pdf
♦ L'ergot de seigle hallucinogène.pdf
♦ L'ergot de seigle - LSD.pdf
♦ Etude de cas : sexocide de femmes
Extrait : http://www.er.uqam.ca/nobel/m214374/etudedecas.htm
...protestants et catholiques étaient d'accord sur un dernier point: la femme est dangereuse. La vieille misogynie chrétienne fut réactivée. La femme devait plus que jamais être surveillée, confinée à la maison, sous le pouvoir de l'homme. On surveilla la mode, on condamna les décolletés, qui perturbaient beaucoup ces saints hommes. Il s'agissait de couvrir ces nudités, et non seulement les seins, mais aussi les chevilles, les bras, les cheveux... La tenue de la femme devait être "modeste". Cette répression pris parfois des proportions effarantes. Guy Bechtel raconte: "On verra au XVIIème siècle, en Allemagne, un mari livrer au tribunal sa propre épouse, qu'il avait découverte la nuit, non pas en compagnie d'un galant, mais dans sa maison, simplement échevelée et la chemise de nuit un peu déboutonnée." Certes, il y eut des résistances. Une époque n'est jamais réductible à un seul courant. Mais le courant majoritaire, à partir, grossièrement, de la seconde moitié du seizième, était nettement à l'intégrisme, et à la haine. Les sorcières ne pouvaient sortir indemnes de cette folie religieuse généralisée. Femmes, paysannes, illettrées, proches de la nature, habitantes d'un univers mental où régnaient imaginaire et irrationnel teinté de paganisme, elles étaient les boucs émissaires évidents d'un monde pris d'un délire de pureté.
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LIVRES
♦ Alain Boureau : "Satan hérétique"
♦ Bernard Gui : "Manuel de l'inquisiteur"
♦ Henry Institoris et Jacques Sprenger "Le marteau des sorcières"
♦ Françoise d'Eaubonne : "Le sexocide des sorcières"
♦ Françoise d'Eaubonne : Lettre à Jean-Paul II
♦ Jules Michelet "La sorcière"
https://unepauselitteraire.com/2016/06/02/la-sorciere-de-jules-michelet/
Publié en 1862, La Sorcière est avant tout un essai que Jules Michelet accorde sur la représentation de la sorcière, du Moyen Âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, et sur la condition de la femme, qui était alors vu comme une sorcière potentielle.
En remontant aux origines du Mal, Jules Michelet décrit alors une société en perpétuelle transformation, qui se sert de la sorcellerie comme une forme de révolte face au pouvoir en place, faisant alors écho à l’instabilité politique de la France au XIXe siècle.
Issue du paganisme et spécialisée dans l’utilisation des simples, ces remèdes faits à partir d’extraits végétaux et par l’utilisation des plantes et herbes, la Sorcière acquit sa légende noire au Moyen Âge. Trop proche de la Nature et, par conséquence, des anciens Dieux païens, elle fut alors accusée d’être néfaste à l’être humain, en tentant de l’éloigner d’une ligne et d’une conduite édictée par l’Église, une Église qui ne portait pas, par ailleurs, Jules Michelet dans son cœur, en raison de ses écrits jugés un peu trop subversifs.
La thèse de Michelet prend une tournure beaucoup plus intéressante lorsque l’auteur démontre que les mystères célébrés par les sorcières, plus communément appelés messes noires, sont des précurseurs de l’élévation de l’intelligence et de l’apparition de l’humanisme. Luttant contre l’obscurantisme de l’Église, les sorcières deviennent alors, sous la plume de Michelet, le mouvement de file de la Renaissance, les initiatrices de l’éveil de la pensée. Car, signalons tout de même l’amour du fameux historien pour la Femme en tant que telle : loin d’être un coureur, Jules Michelet étudie la Femme avec le même entrain qu’elle fut représentée dans la peinture de la Renaissance. Il s’agit alors de la figure féminine, des caractéristiques de la femme, de la grâce de son corps à la finesse de son esprit.
La Sorcière, se révèle être l’achèvement d’une thèse de Jules Michelet, visant à réhabiliter l’image de la Femme, si souvent malmenée par l’Église.
Violemment anticlérical, l’essai comporte par ailleurs des passages qui furent censurés lors de sa première parution. Il n’en demeure pas moins que l’ouvrage de Jules Michelet se lit comme un roman-fleuve, retraçant l’histoire de la sorcellerie, de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle, et permet à son auteur d’aborder des cas particuliers et retentissants comme celui du couvent des Ursulines, où la supérieure du couvent fut prise de convulsions et d’hallucinations.
D’un style purement dix-neuvième siècle et d’une dimension poétique, La Sorcière reste un ouvrage majeur de l’œuvre de Jules Michelet et, bien que moins connu que ses Histoires, mérite que l’on s’y arrête, ne serait-ce que pour être touché par l’admiration de son auteur pour la Femme et la beauté de l’œuvre qui nous entraîne à travers les siècles.
La Sorcière de Jules Michelet, préface de Richard Millet, édition de Katrina Kalda, édtions Folio, collection Classique, 2016, 480 pages, 5,90 euros.