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  • Les femmes sont les piliers de l'Humanité

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    Source : http://gazettebatignolles.forumactif.com/t11-la-gazette-des-batignolles-n2

    Article écrit par © Ahmed

    * Sur la planète, il y a huit milliards d'humains dont un peu plus de la moitié sont des femmes. Chacune de ces femmes est un pilier de l'humanité.

    * Chaque femme porte la vie en elle et, au bout de quelques mois, elle donne naissance à un ou plusieurs enfants. Chaque enfant est un enfant du monde.

    * En tant qu'homme, je trouve scandaleux que beaucoup d'hommes osent se moquer, mépriser, maltraiter, torturer ou tuer des femmes. Je pense que ces hommes-là sont jaloux que la femme puisse donner la vie alors qu'eux donnent la mort (socialement, psychologiquement ou physiquement).

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  • Salem : réhabilitation des femmes accusées de sorcellerie

    Source : http://www.lci.fr/international/etats-unis-325-ans-apres-avoir-ete-pendues-les-sorcieres-de-salem-commemorees-2059020.html

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    325 ans après une série de pendaisons ayant coûté la vie à dix-neuf personnes soupçonnées d’actes de sorcellerie, un monument destiné à saluer leur mémoire et souligner leur innocence a été inauguré à Salem, dans le Massachusetts, aux Etats-Unis.(...)

    Les familles des victimes sont regroupées en association et avaient déjà financé des bancs publics en hommage aux condamnés. (...)

    Grâce aux découvertes des chercheurs, le maire de la ville, Kimberley Driscoll, a décidé d’y créer un parc, ainsi qu’une stèle en hommage aux innocents dénoncés et pendus. Plus de 200 000 dollars ont pu être obtenus en fonds publics et privés, afin de tourner la page de cette trouble histoire.

    "Notre ville et notre communauté souhaitent toujours s’améliorer et tirer les leçons du passé, indique Driscoll. Nous ne pourrons pas effacer ce qui est arrivé, mais nous pouvons l’apaiser."

    https://www.youtube.com/watch?v=S61DTTgzD0c 

    https://www.youtube.com/watch?v=qnocBd0Zmds

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    Homme → H = hommes et femmes

    * Il est important de connaître l'histoire humaine, aussi terrible soit-elle !

    * Cela permet à l'Humanité de ne pas oublier ce que hier fut, pour deux raisons :

    pour comprendre comment elle en est arrivée là

    pour ne plus reproduire tous ses méfaits

    * Pour que les méfaits et les atrocités allant jusqu'au meurtre, cessent définitivement, l'Humanité est appelée à se remettre en question.

    * L'Homme aujourd'hui, doit chercher impérativement à se connaître (voir ici), à se réharmoniser intérieurement (voir ici), à transmuter ses envies nocives, afin de ne plus prêter main forte à tout ce qui divise, désunit, maltraite et pire : tue.

    * En comprenant son passé et en se connaissant en profondeur, l'Homme crée — pour lui-même et l'humanité simultanément — une existence beaucoup plus belle, magnifique, riche, équitable et resplendissante.

    * L'Homme est appelé à vivre, intérieurement et extérieurement, dans un monde de paix !!!

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    * L'inquisition, qui dura 6 siècles, fut l'un des fléaux les plus abominables de la chrétienté.

    * L'Inquisition reste unique en termes :

    - de durée : 600 ans soit 6 siècles

    - du nombre de ses victimes

    - de la cruauté employée

    - de l'intolérance qu'elle a encouragée.

    * Les femmes fut les principales victimes de l'Inquisition.

    * Leur alliance supposée avec le diable fut évidemment la principale raison des persécutions qu’elles ont subies. Et par conséquent, ramener une sorcière "dans le droit chemin", c'était entamer une lutte au nom du Bien, donc de Dieu, contre le Mal, c’est-à-dire Satan, Prince des Ténèbres.

    UN PEU D'HISTOIRE

    * Au Moyen Age, deux acteurs tiennent un rôle de premier plan : Dieu et Satan. Deux antithèses mères de tous les excès entre ferveur et exaltation. Hors le Ciel ou l'Enfer, point d'alternative au genre humain en cette période sombre : sauver son âme tel était l'objectif principal.

    * L’Eglise eut soin d’édicter des limites entre le "Bien" et le "Mal" puisque la liberté humaine pouvait conduire les êtres à s'engager dans le "Mal" et se lier à lui — ce que l'on appela alors "faire un pacte avec le Diable".

    * La chasse aux hérétiques était lancée.

    * En réalité, au XIème siècle, la chrétienté démarre la chasse aux hérétiques dont font partie les sorciers. Plus tard, l'inquisition va terriblement augmenter ce phénomène.

    * Au Moyen Age, en Europe, ce sont les classes dirigeantes — en se servant de l’appareil religieux, juridique et militaire — qui instrumentalisèrent ces épisodes hérétiques sanglants en utilisant les milieux populaires les plus misérables et surtout en visant les femmes jugées trop indépendantes ou exerçant des professions réservées aux hommes.

    * Jusqu’à la fin du XVIème siècle, les sorciers et sorcières étaient considérés comme des devins et guérisseurs, ils étaient donc indispensables dans les villages où les habitants étaient superstitieux.

    * Les Hommes ne connaissaient rien du corps humain ni de la nature, c’est pourquoi les maladies, la famine, les tempêtes, la mort étaient vus comme des phénomènes surnaturels qu’il fallait combattre par des moyens tout aussi surnaturels.

    * Ainsi, ceux qui avaient le pouvoir d’entrer en contact avec ces forces étaient utiles pour protéger les villageois.

    * A partir de la deuxième moitié du XVIème siècle jusqu'à la fin du XVIIème siècle, la "chasse aux sorcières" s'intensifia terriblement et devint la période la plus noire de l'histoire. Ce fut l'Inquisition qui dura 6 siècles.

    FONDATION DE L'INQUISITION EN 1231

    * Jusqu'en 1231, la tâche de découvrir, démasquer et punir les hérétiques était du ressort des évêques. Mais avec le temps, cette tâche devient trop lourde pour ces bergers du bon peuple chrétien, qui ont tant d'autres lourdes tâches à assumer.

    * Le pape décide donc de créer une institution séparée, qui aura le temps et les moyens de se consacrer uniquement à l'éradication de l'hérésie et de la sorcellerie : l'inquisition.

    * L'EGLISE NE RENIERA JAMAIS L'INQUISITION et garantira la continuité historique de l'institution jusqu'à nos jours, en se limitant à en modifier le nom

    il faudra attendre Pie X, en 1906, pour que le "Saint office de l'inquisition" soit renommé "Saint Office",

    et 1965 pour que le "Saint Office" soit rebaptisé "Congrégation pour la doctrine de la foi".

    * Enfin, en 1997, le pape ouvre les archives du Saint Office, et des historiens triés sur le volet sont autorisés à y mener des recherches. Les estimations du nombre total de victimes de l'inquisition sont fortement revues à la hausse, le consensus tourne aujourd'hui autour du million de personnes exécutées, auxquelles il faut ajouter d'innombrables personnes torturées et dont les biens ont étés saisis.

    * Souvent, les chrétiens d'aujourd'hui tendent à argumenter que l'inquisition ne serait qu'une erreur n'ayant rien à voir avec le christianisme véritable. Ils oublient que l'institution existe toujours, bien que sous un autre nom. Ils oublient aussi que les pratiques de l'inquisition (torture et exécution d'hérétiques) avaient commencé déjà peu après l'arrivée des chrétiens au pouvoir dans la Rome antique. L'inquisition en tant que pratique et institution traverse ainsi toute l'histoire du christianisme.

    * Les chrétiens qui essayent aujourd'hui de dissocier christianisme et inquisition oublient aussi que le personnel de l'inquisition fut fourni essentiellement par deux ordres religieux qui existent encore de nos jours, et qui restent généralement très populaires dans les milieux chrétiens de l'Occident à l'aube du XXIème siècle : les FRANCISCAINS et les DOMINICAINS.

    * Ces deux ordres pauvres, fondés au début du XIIIème siècle, avaient déjà plusieurs milliers de membres en 1231. Ces deux ordres étaient aussi irréprochables l'un que l'autre, menant une vie pure, pleine de zèle religieux, à l'abri de toute corruption. Leurs principes fondamentaux sont : la pauvreté, le travail, l'humilité et la charité.

    * Il est donc naturel que le Pape se tourne vers ces chrétiens intègres pour combattre l'hérésie et la sorcellerie.

    * Dès 1244, les deux ordres dépendent uniquement de Rome. L'église avait ainsi à son service une véritable armée d'hommes entièrement dévoués à sa cause.

    * Les premiers inquisiteurs furent tous Dominicains, mais dans les décennies qui suivirent, les postes d'inquisiteurs furent, dans de plus en plus de pays, répartis entre les deux ordres.

    * Dès qu'elle obtient l'autorisation de pratiquer la torture en 1251 par le pape Innocent IV, l'inquisition est en droit de juger et de torturer les hommes dès 14 ans, et les femmes dès 12.ans. Pour torturer et juger des enfants plus jeunes, l'inquisition élabora des stratagèmes légaux, le plus courant était celui de nommer un "curateur" qui avait la tutelle de l'enfant, et qui ensuite "assistait" l'enfant au cours de son procès.

    * Il y a eu des cas d'enfants de 7 ans accusés, torturés et condamnés comme hérétiques. Les enfants d'hérétiques étaient généralement considérés comme hérétiques eux-mêmes. Si leur âge ne leur permettait pas d'être torturés et jugés, ils étaient "endormis": on les plaçait dans un bassin d'eau tiède, on les ligotait, et on leur coupait les artères aux poignets. Cette méthode était considérée comme particulièrement "miséricordieuse" par les inquisiteurs.

    * L'inquisition peut prononcer, sur la base d'aveux arrachés par la torture, des peines allant d'une simple prière ou un jeûne jusqu'à la confiscation des biens et même la prison à vie. Par contre, elle ne peut prononcer de condamnation à mort.

    * Avec une subtilité tellement caractéristique de l'église catholique, l'inquisition peut par contre "passer" un hérétique au bras séculier de la justice pour une condamnation à mort sur la base des aveux obtenus sous la torture par l'inquisition. Cette subtilité de procédure permettra à l'église d'affirmer, par la suite, qu'elle n'a tué personne.

    * Il faut bien noter que la mise à mort d'hérétiques date de bien avant l'inquisition : elle commença dès l'Antiquité.

    * La nouveauté de 1231, est la fondation d'une institution spécialisée, chargée spécifiquement de la persécution des hérétiques.

    IL EXISTE 3 SORTES INQUISITIONS

    * Il faut aussi prendre garde à la confusion qu'entretient volontiers l'église catholique entre "les trois inquisitions"

     L'inquisition médiévale = L'Inquisition médiévale est introduite devant les tribunaux ecclésiastiques par le pape Innocent III en 1199,

     L'inquisition espagnole = instaurée en Espagne en 1478, peu avant la fin de la Reconquista, par une bulle de Sixte IV à la demande des Rois catholiques,

    L'inquisition "moderne" ou "romaine" = "Congrégation de l'Inquisition romaine et universelle", fondée en 1542, remplacée par la "Sacrée Congrégation du Saint-Office" en 1908.

    * Cette dernière — l'inquisition romaine — existe encore aujourd'hui. Il s'agit en effet fondamentalement du même principe = l'on identifie les hérétiques, on les fait avouer par la torture, puis on les "abandonne" au bras séculier pour l'emprisonnement à vie ou la mort.

    * Les différences entre les trois inquisitions sont essentiellement des détails de procédure et de hiérarchie :

    L'inquisition "médiévale" répond aux évêques et au pape

    L'inquisition "espagnole" répond principalement aux Rois Très Catholiques

    L'inquisition "romaine", qui date de la contre-réforme, répond uniquement et directement au Pape.

    * Il faut noter que l'inquisition espagnole et celle "médiévale" coexisteront avec l'inquisition "romaine" pendant plusieurs siècles après la contre-réforme. 

    * Contrairement à ce que l'on croit parfois, l'inquisition ne fut pas une invention espagnole. Mais ce pays, parti en retard, met les bouchées doubles pour rattraper, puis dépasser les autres pays européens.

    POURQUOI Y A-T-IL EU PLUS DE SORCIÉRES QUE DE SORCIERS SUR LES BÛCHERS ?

    * Selon certains historiens il y a eu 1 sorcier poursuivi contre 10 sorcières exécutées. Ce chiffre est peut-être un peu exagéré mais il n’en reste pas moins que la différence est énorme.

    * La tradition et l’Eglise y ont joué leur rôle. Il est certain que ce fait est directement lié à la condition de la femme, considérée alors comme une créature inférieure et sans âme.

    * Par ailleurs, pour l’Eglise, la femme était un être faible, menteur, celle par qui le mal était arrivé dans le monde, en se laissant tenter par le diable au Paradis terrestre.

    * La Nature féminine, en lui donnant le pouvoir d’enfanter, selon des modalités physiques encore mal connues à l’époque, lui confiait une puissance mystérieuse. Cette fonction lui permettait aussi, en formant avec Satan un couple maudit, de transmettre ses pouvoirs maléfiques. Or il est connu que les rites de type sexuel étaient fréquents (Sabbat des sorcières) et fréquemment suspectés dans les activités des sorcières.

    * Les femmes avaient enfin, par leur position dans la famille, plus de contrôle – et d’occasions d’agir - sur la santé de celle-ci (préparation de la nourriture, soins aux enfants, aux malades, élevage des petits animaux…).

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    * Juste avant l'époque de la chasse aux sorcières, le pouvoir de la femme dans son milieu de vie était grand.

    * La femme connaissait :

    la tenue de maison,
     les semis,
     le jardinage,
     les plantes et leurs usages,
     l'éducation des enfants,
     la préparation, l'entreposage des denrées,
     les fermentations,
     la fabrique des intoxicants,
     l'invention des remèdes, des potions, des poisons, etc.
     sans parler de son côté administratif et gestionnaire.

    * Tout ceci constituait le domaine d'influence et de la compétence de la femme.

    * On lui conférait alors un rôle extrêmement important à l'intérieur de la société. 

    * Pas étonnant que les avides de pouvoir ont craint pour leur suprématie.

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    LES PROCÈS

    * Les sorcières accusées devaient passer par plusieurs épreuves, comme celle de l’eau ou celle effectuée par le "Piqueur".

    * Le pacte avec le diable laissait soi-disant une marque particulière sur la peau de la sorcière que les juges étaient chargés de trouver. Cette marque était insensible à la douleur, ainsi le Piqueur bandait les yeux de la sorcière et la piquait avec des aiguilles sur tout le corps. Dès qu’il trouvait un endroit insensible, il lui faisait avouer ses crimes par la torture.

    * L’épreuve de l’eau consistait à mettre une sorcière pieds et mains liés dans une grande quantité d’eau ; si elle coulait, ce n’était pas une sorcière, si elle flottait, elle en était une car les sorcières savaient défier toutes les lois, y compris celle de la nature. Après avoir avoué, on l’exécutait en la brûlant publiquement.

    AU XXIème SIÈCLE

    * Diverses réhabilitation ont depuis été faites pour reconnaître comme VICTIMES ces femmes accusées à tort et mortes dans d'horribles souffrances.

    * Par contre, l'église est restée bien silencieuse sur ses propres crimes qu'elle a elle-même instauré et/ou encouragé.

    * "La chasse aux sorcières, ce n'est pas un chapitre de l'Histoire qu'on a refermé”, fait valoir Rune Blix Hagen, historien de l'université de Tromsoe. "Ça continue à plein régime, pas en Occident mais surtout en Afrique, mais aussi en Asie et en Amérique du Sud".

    * Aujourd'hui comme hier, les supposées sorcières sont généralement des victimes expiatoires accusées d'être à l'origine de malheurs, de maladies, d'une disparition, d'un naufrage, d'une récolte décevante, d'intempéries et d'accidents en tout genre.

    * 

Si quelque 50.000 personnes le payèrent de leur vie en Europe, on estime entre 70 et 80.000 le nombre des victimes tuées pour la même raison dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. "Ce sont des chiffres officiels qui ne sont vraisemblablement que le sommet de l'iceberg", note Rune Blix Hagen.  

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    LIENS

    Histoire de l'Inquisition : 6 siècles de persécution.pdf

    ♦ Le sexisme de l'église une vieille tradition.pdf

     La page noire du christianisme.pdf

     20 avril 1233-Le pape établit l'Inquisition en France

    1/2-La cruauté de l'église et ses méthodes de torture.pdf

    2/2-La cruauté de l'église et ses méthodes de torture.pdf

    Dates des inventions des dogmes chrétiens.pdf

    Décrétales papales.pdf

    ♦ Chronologie chrétienne 1-3.pdf

    ♦ Chronologie chrétienne 2-3.pdf

    ♦ Chronologie chrétienne 3-3.pdf

    Exégèse-controverse de la chrétienté

    ♦ L'église lança l'inquisition

     Eglise, livres démontrant son vrai visage

     Eglise, secte perverse

    ♦ Écrits sur les sorcières.pdf

    Féminicide.pdf 

     Connaissance des plantes.pdf

    Hérésies adoptées par le christianisme.pdf

     Moyen-Age, chasse hérétique.pdf

     Naissance de la démonologie dans l'Occident Médiéval.pdf

     Malleus Maleficarum.pdf 

    La sorcière dans la tradition Germano-nordique.pdf

    Allemagne : Katharina Henot.pdf

    Belgique : Des sorcières réhabilitées.pdf

    Norvège : Mémorial de Vardoe.pdf

    Suisse : Anna Göldi réhabilitée.pdf

    USA : sorcières de Salem.pdf

    Moyen-Age : chasse aux hérétiques.pdf

    Sorcellerie : histoire et regard.pdf

    ♦ La femme et la société

    ♦ Quelle place pour les femmes.pdf

    Pourquoi la Femme fait peur.pdf

     Pourquoi tant de mépris.pdf

     Le cas des "chasses aux sorcières".pdf

     Place de la femme dans la société médiévale

    Dès le haut Moyen Age et encore au XIIéme siècle, les femmes ont joué un rôle majeur dans la transmission des connaissances. On a pu remarquer que, dans les monastères de femmes, la culture était plus poussée que dans les monastères d'hommes. Notre plus ancienne encyclopédie a été composée en Alsace, au XIIème siécle par une femme, une moniale, Herrade de Landsberg, l'abbesse du Mont-Sion. Elle a aussi écrit les deux seuls ouvrages de médecine et de sciences naturelles alors composés en occident.
    Il ne faut pas oublier Dhuoda de Septimanie qui vivait à l'époque de Charlemagne et qui a composé un Manuel pour mon fils, notre premier traité d'éducation.
    A noter aussi, ce qu'on ignore généralement, que c'est la reine Bathilde qui a complètement aboli l'esclavage, vers l'an 650, en interdisant les marchés d'esclaves qui avaient lieu dans son royaume de Neustrie, le nord de la France.

    Sorcellerie : l'ergot de seigle était le coupable

    Pendant des siècles, par milliers, des hommes et des femmes ont été torturés, mis à mort, accusés de sorcellerie : on les rendait responsables de cauchemars, d'une mauvaise récolte, de la mort du bétail ou de bébés, de maladies et de toute mort suspecte...Pendant 3 siècles, du XVe au XVIIe siècle, 4O.OOO hommes, femmes, enfants, ont été condamnés à mort pour actes de sorcellerie. Deux cent cinquante personnes en seulement deux ans mourront en Angleterre suite aux poursuites judiciaires d'un seul inquisiteur.

    Ainsi, l'ensemble des pays britanniques connaîtra environ 1800 exécutions, l'Europe du sud 1300, alors que la France et ses voisins condamneront 2725 personnes ... et la Suisse et les pays germaniques 35.000. Il y aura en tout environ 100.000 procès et 50.000 exécutions. Les victimes furent essentiellement des femmes - environ huit "sorcières" pour un "sorcier".

    Après l'impression du livre en 1486 "Le marteau des sorcières" (Malleus Maleficarum), seules les femmes furent accusées de sorcellerie et victimes de procès ignobles.

    En 1976, Linda Caporael écrit un article dans la revue "Science" exposant l'hypothèse selon laquelle la sorcellerie à Salem (1692) serait en réalité dûe à l'ingestion par les victimes de farine de seigle contaminée par l'ergot, un champignon parasite, dont le LSD est un dérivé.

    http://classes.plantpath.wsu.edu/plp150/Caporeal%20Ergotism%20article.pdf

    Une historienne établit une carte d'Europe localisant les villes où lieu les grandes chasses aux sorcières: toutes sont situées dans des régions où l'on cultivait le seigle et non le blé comme céréale de base de l'alimentation.

    ♦  Féminicide et ici

    Au Moyen-Âge, pendant l’Inquisition, entre le XII et le XVe siècle, des femmes ont été soumises aux pires tortures, tuées de façon atroce : brûlées vives, noyées… Souvent il s’agissait de celles qui disposaient d’un minimum de savoirs, de ressources et donc d’indépendance, et donc jugées trop puissantes. Qualifiées à tort de "sorcières", elles étaient jugées "hérétiques" et poursuivies essentiellement sous des prétextes divers et arbitraires, comme fricotant avec le diable ou possédées par le démon. La chasse aux sorcières est un exemple de féminicide à part entière car 80 % des victimes étaient des femmes. Toute suspicion devenait condamnation, sans aucune autre forme de jugement. Sous l’influence chrétienne dans toute l’Europe, les femmes sont considérées comme impures, rebelles et pécheresses et se seraient alliées aux Forces du Mal du fait de leur faiblesse et infériorité intellectuelle naturelles (selon le Malleus Maleficarum de 1486, ou Marteau des sorcières). En réalité, ces raisons étaient des prétextes permettant à l’Eglise de renforcer son contrôle sur les femmes et les asservir. En effet, les premières femmes accusées de sorcellerie était les guérisseuses, les sages femmes, les avorteuses, ou encore les béguines, ces religieuses qui vivaient dans des communautés autonomes et prônaient une plus grande liberté sexuelle, ce qui remettait en cause le pouvoir omnipotent de l’Eglise. Les accuser de sorcellerie permettaient ainsi d’éliminer ces femmes de savoir, et donc de pouvoir. Ce "sexocide" des sorcières (selon l’expression de Françoise d’Eaubonne) a également permis à l’Eglise de mener une grande répression des mœurs libérées du monde rural, et surtout de la sexualité féminine. D'autre part, ces persécutions détournaient les paysans en proie aux mécontentements populaires et les liguaient autour un bouc émissaire. Ces féminicides — on parle aussi de sexocide — des femmes sont l’un des premiers féminicides de grande échelle en Europe.

    Ergot de seigle un alcaloïde.pdf

    L'ergot de seigle hallucinogène.pdf 

     L'ergot de seigle - LSD.pdf

     Etude de cas : sexocide de femmes

    Extrait : http://www.er.uqam.ca/nobel/m214374/etudedecas.htm

    ...protestants et catholiques étaient d'accord sur un dernier point: la femme est dangereuse. La vieille misogynie chrétienne fut réactivée. La femme devait plus que jamais être surveillée, confinée à la maison, sous le pouvoir de l'homme. On surveilla la mode, on condamna les décolletés, qui perturbaient beaucoup ces saints hommes. Il s'agissait de couvrir ces nudités, et non seulement les seins, mais aussi les chevilles, les bras, les cheveux... La tenue de la femme devait être "modeste". Cette répression pris parfois des proportions effarantes. Guy Bechtel raconte: "On verra au XVIIème siècle, en Allemagne, un mari livrer au tribunal sa propre épouse, qu'il avait découverte la nuit, non pas en compagnie d'un galant, mais dans sa maison, simplement échevelée et la chemise de nuit un peu déboutonnée." Certes, il y eut des résistances. Une époque n'est jamais réductible à un seul courant. Mais le courant majoritaire, à partir, grossièrement, de la seconde moitié du seizième, était nettement à l'intégrisme, et à la haine. Les sorcières ne pouvaient sortir indemnes de cette folie religieuse généralisée. Femmes, paysannes, illettrées, proches de la nature, habitantes d'un univers mental où régnaient imaginaire et irrationnel teinté de paganisme, elles étaient les boucs émissaires évidents d'un monde pris d'un délire de pureté.

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    LIVRES

     Alain Boureau : "Satan hérétique"

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     Bernard Gui : "Manuel de l'inquisiteur"

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     Henry Institoris et Jacques Sprenger "Le marteau des sorcières"

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     Françoise d'Eaubonne : "Le sexocide des sorcières"

     Françoise d'Eaubonne : Lettre à Jean-Paul II

     Jules Michelet "La sorcière"

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    https://unepauselitteraire.com/2016/06/02/la-sorciere-de-jules-michelet/

    Publié en 1862, La Sorcière est avant tout un essai que Jules Michelet accorde sur la représentation de la sorcière, du Moyen Âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, et sur la condition de la femme, qui était alors vu comme une sorcière potentielle.

    En remontant aux origines du Mal, Jules Michelet décrit alors une société en perpétuelle transformation, qui se sert de la sorcellerie comme une forme de révolte face au pouvoir en place, faisant alors écho à l’instabilité politique de la France au XIXe siècle.

    Issue du paganisme et spécialisée dans l’utilisation des simples, ces remèdes faits à partir d’extraits végétaux et par l’utilisation des plantes et herbes, la Sorcière acquit sa légende noire au Moyen Âge. Trop proche de la Nature et, par conséquence, des anciens Dieux païens, elle fut alors accusée d’être néfaste à l’être humain, en tentant de l’éloigner d’une ligne et d’une conduite édictée par l’Église, une Église qui ne portait pas, par ailleurs, Jules Michelet dans son cœur, en raison de ses écrits jugés un peu trop subversifs.

    La thèse de Michelet prend une tournure beaucoup plus intéressante lorsque l’auteur démontre que les mystères célébrés par les sorcières, plus communément appelés messes noires, sont des précurseurs de l’élévation de l’intelligence et de l’apparition de l’humanisme. Luttant contre l’obscurantisme de l’Église, les sorcières deviennent alors, sous la plume de Michelet, le mouvement de file de la Renaissance, les initiatrices de l’éveil de la pensée. Car, signalons tout de même l’amour du fameux historien pour la Femme en tant que telle : loin d’être un coureur, Jules Michelet étudie la Femme avec le même entrain qu’elle fut représentée dans la peinture de la Renaissance. Il s’agit alors de la figure féminine, des caractéristiques de la femme, de la grâce de son corps à la finesse de son esprit. 

    La Sorcière, se révèle être l’achèvement d’une thèse de Jules Michelet, visant à réhabiliter l’image de la Femme, si souvent malmenée par l’Église.

    Violemment anticlérical, l’essai comporte par ailleurs des passages qui furent censurés lors de sa première parution. Il n’en demeure pas moins que l’ouvrage de Jules Michelet se lit comme un roman-fleuve, retraçant l’histoire de la sorcellerie, de l’Antiquité jusqu’au XVIIIe siècle, et permet à son auteur d’aborder des cas particuliers et retentissants comme celui du couvent des Ursulines, où la supérieure du couvent fut prise de convulsions et d’hallucinations.

    D’un style purement dix-neuvième siècle et d’une dimension poétique, La Sorcière reste un ouvrage majeur de l’œuvre de Jules Michelet et, bien que moins connu que ses Histoires, mérite que l’on s’y arrête, ne serait-ce que pour être touché par l’admiration de son auteur pour la Femme et la beauté de l’œuvre qui nous entraîne à travers les siècles.

    La Sorcière de Jules Michelet, préface de Richard Millet, édition de Katrina Kalda, édtions Folio, collection Classique, 2016, 480 pages, 5,90 euros.

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  • Monde intérieur-Monde extérieur : Tout être est relié à la Source de Vie


      Partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=P7ISbbkO-Xs

        Partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=-hD96BO6P2A

    Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=VZfTfz-KfAI

      Partie 4 : https://www.youtube.com/watch?v=6uk1d9Els-A

     * Il existe un champ vibratoire reliant toutes choses. On l'a appelé Akasha, le son originel Om, les perles du collier d'Indra, l'harmonie des sphères... et des milliers d'autres noms lui furent attribués à travers l'histoire.

    Les professeurs anciens enseignaient le Nada Brahma - l'univers est vibration. Le champ vibratoire est à la source de toute véritable expérience spirituelle et de toute recherche scientifique. Il s'agit du même champ ésotérique que des bouddhas, des yogis, des mystiques, des chamanes, des prophètes ont observé par introspection.

    Bon nombre d'imminents penseurs de l'histoire tels que Pythagore, Keppler, Léonard de Vinci, Tesla et Einstein approchèrent le seuil du mystère.

    Dans la société moderne, la majeure partie de l'humanité a perdu la sagesse ancienne. Nous nous sommes trop égarés dans le domaine de la pensée, ce que nous percevons comme le monde extérieur de la forme. 

    Nous avons perdu notre lien vers les mondes intérieurs. Cet équilibre, appelé "la voie moyenne" par le Bouddha et "le juste milieu" par Aristote, est le droit de naissance de chaque être humain. C'est la source commune de toutes les religions et le lien entre nos mondes intérieurs et extérieurs.

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  • Abdennour Bidar : Lettre ouverte au monde musulman

    Source ici : https://blogs.mediapart.fr/monica-m/blog/100115/lettre-ouverte-au-monde-musulman-abdennour-bidar

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    Abdennour Bidar est philosophe, spécialiste des évolutions contemporaines de l'islam et des théories de la sécularisation et post-sécularisation.

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    © Abdennour Bidar 

    * Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin - de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd'hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d'isthme entre les deux mers de l'Orient et de l'Occident!

    * Et qu'est-ce que je vois ? Qu'est-ce que je vois mieux que d'autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer État islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur — dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement interminable entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.

    * Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Quel est ton unique discours ? Tu cries "Ce n'est pas moi !", "Ce n'est pas l'islam !". Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (#NotInMyName). Tu t'indignes devant une telle monstruosité, tu t'insurges aussi que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu'à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l'islam dénonce la barbarie. Mais c'est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l'autodéfense sans assumer aussi, et surtout, la responsabilité de l'autocritique. Tu te contentes de t'indigner, alors que ce moment historique aurait été une si formidable occasion de te remettre en question ! Et comme d'habitude, tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : "Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l'islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme, ce n'est pas l'islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre, mais la paix!"

    * J'entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde l'islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l'être humain sur le chemin du mystère de l'existence... Je me bats ici en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l'islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine, je vois aussi autre chose - que tu ne sais pas voir ou que tu ne veux pas voir...

    * Et cela m'inspire une question, LA grande question : pourquoi ce monstre t'a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? Pourquoi a-t-il pris le masque de l'islam et pas un autre masque ? C'est qu'en réalité derrière cette image du monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il le faut bien pourtant, il faut que tu en aies le courage.

    * Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant "État islamique" ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre, le cancer est dans ton propre corps. Et de ton ventre malade, il sortira dans le futur autant de nouveaux monstres - pires encore que celui-ci - aussi longtemps que tu refuseras de regarder cette vérité en face, aussi longtemps que tu tarderas à l'admettre et à attaquer enfin cette racine du mal !

    * Même les intellectuels occidentaux, quand je leur dis cela, ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion — en bien et en mal, sur la vie et sur la mort — qu'ils me disent "Non le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc". Ils vivent dans des sociétés si sécularisées qu'ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le cœur du réacteur d'une civilisation humaine ! Et que l'avenir de l'humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière et économique, mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité toute entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l'échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l'homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent - et qui comme l'islam actuellement se mettront alors à produire des monstres.

    * Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIe siècle ! Il y a en toi en effet, malgré la gravité de ta maladie, malgré l'étendue des ombres d'obscurantisme qui veulent te recouvrir tout entier, une multitude extraordinaire de femmes et d'hommes qui sont prêts à réformer l'islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l'humanité entretenait jusque-là avec ses dieux ! C'est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes livres ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu'entrevoit leur espérance!

    * Il y a dans la Oumma (communauté des musulmans) de ces femmes et ces hommes de progrès qui portent en eux la vision du futur spirituel de l'être humain. Mais ils ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux-là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c'est l'état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms d'Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou de l'"État islamique".

    * Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus graves et les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes :

    impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion;

     prison morale et sociale d'une religion dogmatique, figée, et parfois totalitaire ;

     difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l'égalité, de la responsabilité et de la liberté;

     impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l'autorité de la religion;

     incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.

    * Tout cela serait-il donc la faute de l'Occident ? Combien de temps précieux, d'années cruciales, vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ? Si je te critique aussi durement, ce n'est pas parce que je suis un philosophe "occidental", mais parce que je suis un de tes fils conscients de tout ce que tu as perdu de ta grandeur passée depuis si longtemps qu'elle est devenue un mythe !

    * Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l'avouer enfin, tu as été incapable de répondre au défi de l'Occident.

    Soit tu t'es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression intolérante et obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l'intérieur de tes frontières – un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l'Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même !

     Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité – je veux parler de cette frénésie de consommation, ou bien encore de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes "élites" richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie désormais mondiale qu'est le culte du dieu argent.

    * Qu'as-tu d'admirable aujourd'hui, mon ami ? Qu'est-ce qui en toi reste digne de susciter le respect et l'admiration des autres peuples et civilisations de la Terre ? Où sont tes sages, et as-tu encore une sagesse à proposer au monde ? Où sont tes grands hommes, qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi, qui sont tes Aung San Suu Kyi ? Où sont tes grands penseurs, tes intellectuels dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l'Inde à l'Espagne ?

    * En réalité tu es devenu si faible, si impuissant derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même... Tu ne sais plus du tout qui tu es ni où tu veux aller et cela te rend aussi malheureux qu'agressif... Tu t'obstines à ne pas écouter ceux qui t'appellent à changer en te libérant enfin de la domination que tu as offerte à la religion sur la vie toute entière. Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l'islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l'État que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu'à l'intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d'imposer que l'islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu'"Il n'y a pas de contrainte en religion" (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l'empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ? Je dis qu'il est l'heure, dans la civilisation de l'islam, d'instituer cette liberté spirituelle — la plus sublime et difficile de toutes — à la place de toutes les lois inventées par des générations de théologiens !

    * De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s'élèvent aujourd'hui dans la Oumma pour s'insurger contre ce scandale, pour dénoncer ce tabou d'une religion autoritaire et indiscutable dont se servent ses chefs pour perpétuer indéfiniment leur domination... Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux "maîtres de religion" (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu'ils ne comprennent même pas qu'on leur parle de liberté spirituelle, et n'admettent pas qu'on ose leur parler de choix personnel vis-à-vis des "piliers" de l'islam. Tout cela constitue pour eux une "ligne rouge", quelque chose de trop sacré pour qu'ils osent donner à leur propre conscience le droit de le remettre en question ! Et il y a tant de ces familles, tant de ces sociétés musulmanes où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès leur plus jeune âge, et où l'éducation spirituelle est d'une telle pauvreté que tout ce qui concerne de près ou de loin la religion reste ainsi quelque chose qui ne se discute pas !

    * Or cela, de toute évidence, n'est pas imposé par le terrorisme de quelques fous, par quelques troupes de fanatiques embarqués par l'État islamique. Non, ce problème-là est infiniment plus profond et infiniment plus vaste ! Mais qui le verra et le dira ? Qui veut l'entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n'entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t'illusionnes, ô mon ami, en croyant et en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l'islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d'évoquer — une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive — est trop souvent, pas toujours, mais trop souvent, l'islam ordinaire, l'islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l'islam de la tradition et du passé, l'islam déformé par tous ceux qui l'utilisent politiquement, l'islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin ta vraie révolution ? Cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement religion et liberté, cette révolution sans retour qui prendra acte que la religion est devenue un fait social parmi d'autres partout dans le monde, et que ses droits exorbitants n'ont plus aucune légitimité !

    * Bien sûr, dans ton immense territoire, il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d'approfondissement spirituel ; des milieux sociaux où la cage de la prison religieuse s'est ouverte ou entrouverte ; des lieux où l'islam donne encore le meilleur de lui-même, c'est-à-dire une culture du partage, de l'honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l'être humain et la réalité ultime qu'on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en Terre d'islam et partout dans les communautés musulmanes du monde des consciences fortes et libres, mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans assurance, sans reconnaissance d'un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou bien même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l'instant le droit de dire "Je choisis mon islam", "J'ai mon propre rapport à l'islam" n'a été reconnu par "l'islam officiel" des dignitaires. Ceux-là au contraire s'acharnent à imposer que "La doctrine de l'islam est unique" et que "L'obéissance aux piliers de l'islam est la seule voie droite" (sirâtou-l-moustaqîm).

    * Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l'une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l'un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés toutes entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop tes filles et tous tes fils dans la cage d'un Bien et d'un Mal, d'un licite (halâl) et d'un illicite (harâm) que personne ne choisit, mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel.

    * Dans trop de tes contrées, tu associes encore la religion et la violence — contre les femmes, contre les "mauvais croyants", contre les minorités chrétiennes ou autres, contre les penseurs et les esprits libres, contre les rebelles — de telle sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du jihad !

    * Alors, ne t'étonne donc pas, ne fais plus semblant de t'étonner, je t'en prie, que des démons tels que le soi-disant État islamique t'aient pris ton visage ! Car les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces ! Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois.

    * Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, que tu réformes chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! Tu ne peux plus faire moins que ta révolution spirituelle la plus complète ! C'est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction. Quand tu auras mené à bien cette tâche colossale - au lieu de te réfugier encore et toujours dans la mauvaise foi et l'aveuglement volontaire, alors plus aucun monstre abject ne pourra plus venir te voler ton visage.

    * Cher monde musulman... Je ne suis qu'un philosophe, et comme d'habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu'à faire resplendir à nouveau la lumière — c'est le nom que tu m'as donné qui me le commande, Abdennour, "Serviteur de la Lumière".

    * Je n'aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français: "Qui aime bien châtie bien". Et au contraire tous ceux qui aujourd'hui ne sont pas assez sévères avec toi — qui te trouvent toujours des excuses, qui veulent faire de toi une victime, ou qui ne voient pas ta responsabilité dans ce qui t'arrive — tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service !

    * Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel !

    * Salâm, que la paix soit sur toi.

    http://quebec.huffingtonpost.ca/abdennour-bidar/lettre-au-monde-musulman_b_5991640.html

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