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* De l’eau de mer devient potable grâce à cette invention Open Source, qui va sauver des millions de vies !
* Le manque d’accès à l’eau potable est l’une des causes principales de mortalité dans les pays pauvres.
* Durant ces dernières années, plusieurs efforts ont été déployés pour rendre l’eau de mer potable. Cela nécessitait des centrales qui consommaient énormément d’énergie et était inaccessibles aux pays pauvres.
* Le designer italien Gabriele Diamanti (voir ici) a eu l’idée de rallier deux éléments naturels au service de l’environnement.
* Il a crée le "Eliodomestico", un éco-distillateur qui transforme l’eau salée en une eau potable grâce à l’énergie solaire.
* Ce projet est destiné aux pays en développement et il permettra à ces populations d’accéder à de l’eau potable à moindre coût, avec en prime une technique "Open Source".
COMMENT FONCTIONNE LE "ELIODOMESTICO" ?
* Chaque dispositif Eliodomestico peut produire cinq litres d’eau potable par jour. Ce qui suffit largement pour une famille de 4 personnes.
* Le concept est simple, il suffit de mettre de l’eau de mer (eau salée) durant la matinée dans une chaudière spéciale.
* Cette chaudière est étanche à l’eau et grâce au soleil (chaleur) l’eau s’évapore tout au long de la journée.
* La vapeur passe dans un tuyau de raccordement puis se condense dans le couvercle du bac de récupération.
* L’utilisateur peut récupérer l’eau fraîche et potable que contient le bac après le coucher du soleil.
* Une idée encore plus satisfaisante pour transporter l’eau potable, il suffit de porter le petit bassin sur la tête (une pratique très répandue).
FABRICATION DU ELIODOMESTICO
* Pas besoin d’énergie nuisible ou d’électricité, Eliodomestico est fabriqué à partir de matériaux simples et largement disponibles. Quant à l’entretien, il est simple.
* Le créateur de ce concept a aussi mis cette technologie a disposition de toute personne désirant en profiter. Une sorte d’Open Source de la création et de l’invention qui a participé à l’évolution du savoir humain.
* Le designer italien GabrieleDiamanti explique son projet sur cette vidéo :
* Prêtre-ouvrier, Francisco Van Der Hoff est l'inventeur du commerce équitable
Francisco Van Der Hoff - "Lorsque nous avons créé le label Max Havelaar en 1988, avec mon ami Nico Roozen, nous n’avions pas une idée extrêmement précise de ce que pouvait être le "commerce équitable".
Nous voulions un commerce alternatif, où les producteurs eux-mêmes auraient accès au marché directement, et de manière équitable, ce qui n’était pas le cas à notre arrivée.
A l’époque, nous voulions réformer le marché, mais nous avons vite compris que notre petite taille ne nous le permettrait pas. Le problème c'est que nous voulions un marché démocratique, mais les entreprises du nord ne sont pas favorables au fait que les petits paysans aient leur mot à dire dans les décisions commerciales."
* C’est une grosse erreur de penser que les multinationales peuvent être sociales, car par définition elles ne le sont pas. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a que des "méchants" dans les grosses entreprises mais les actionnaires demandent une productivité et une rentabilité de plus en plus importante, ce qui les oblige à réduire au maximum leurs coûts de production.
* Leur mission est différente de la nôtre. Ils sèment déjà le désordre et la confusion sur le marché international, nous devons les empêcher de venir sur le marché du commerce équitable car ça leur permet d’être encore plus néfastes !
*Je parle bien sûr au niveau de la production, en revanche, au niveau de la distribution, ils peuvent intervenir mais avec des règles bien définies.
* La part de commerce équitable dans leur chiffre d’affaire ne doit pas représenter qu’une minuscule part uniquement destinée à blanchir leur image vis-à-vis des consommateurs !
"Parler avec le patron de Carrefour, ce serait perdre mon temps. Seuls les consommateurs peuvent faire changer les choses."
* Francisco Van der Hoff est né Frans, dans une famille de paysans pauvres du Brabant, aux Pays-Bas, au milieu de seize frères et sœurs. Une origine qui explique le "caractère dur, tenace, têtu", décrit par son ami Jean-Pierre Blanc, directeur des cafés Malongo.
*Bon élève, il intègre un internat à l'adolescence, puis entre en religion, dans un monastère tourné vers l'aide aux démunis. Il part ensuite étudier la philosophie et la théologie à l'Université de Nimègue, où il découvre la contestation en cette fin des années 60. Il prend la tête de l'Union étudiante, participe à l'euphorie du mouvement et découvre la désillusion des lendemains qui déchantent.
* Ordonné prêtre, mais sans un sou et devenu persona non grata dans son pays, il s'exile à Ottawa pour enseigner. C'est là qu'il commence à s'intéresser au Chili. Il s'y rend plusieurs fois, s'installe comme prêtre-ouvrier dans une mine du Nord. Mais le coup d'État qui renverse le président Allende le contraint à fuir et il se réfugie au Mexique.
"Ma vie, c'est une suite d'accidents"
*"Ma vie, c'est une suite d'accidents", résume-t-il de sa voix grave de fumeur. Mais il ne se range pas davantage à Mexico. Il est renvoyé d'une usine de voitures pour activisme syndical.
*Pour l'éloigner autant que pour préserver sa sécurité, on l'envoie dans le diocèse d'Oaxaca. Et là, dans les montagnes de l'isthme de Tehuantepec, il comprend que sa carrière de prêtre voyageur s'arrête.
*On est en 1980. "Soudain, je me suis senti chez moi. Moi qui suis né "sous les vaches", c'était mon milieu naturel." Au point de ne plus se sentir européen.
* "J'ai découvert que l'Occident ne savait pas grand-chose. J'ai absorbé beaucoup de la sagesse des indiens, une autre perception de l'homme, l'art de la survie."
*Il partage la misère des Indiens zapotèques, "sa deuxième famille", dit Blanc. Avec eux, il devient caféiculteur. Il est de la réunion fondatrice de 1981 où une centaine de paysans se livre à une "analyse de la réalité" et jette les bases d'un commerce équitable, en marge du marché international, avec le minimum d'intermédiaires.
* C'est l'acte fondateur d'UCIRI - Unión de Comunidades Indígenas de la Región del Istmo - (voir ici - ici et ici).
* La coopérative, au fonctionnement démocratique et participatif, centralise le café, organise la vente directe, utilise une partie des bénéfices pour des programmes sociaux ou éducatifs. Le padre, diplômé en économie, apporte sa connaissance des marchés internationaux.
* À la fin des années 80, quand il faut trouver des débouchés pour ce café dans les pays occidentaux, Francisco Van der Hoff s'associe à une ONG néerlandaise pour fonder Max Havelaar, du nom d'un héros de roman hollandais du XIXe siècle qui dénonçait l'exploitation coloniale dans les Indes néerlandaises.
*Il amorce la diffusion du café de la coopérative, sur un modèle qui essaimera dans d'autres pays.
* Aujourd'hui, il n'a plus de rôle actif au sein d'Uciri, mais il vit toujours dans sa petite maison à Buenavista.
* Il continue de donner des conseils, sur l'organisation comme sur le business.
* "Il a toujours été là pour nous aider", note Celso Eleuterio Cabadilla, responsable des exportations de la coopérative.
* Depuis plus de trente ans, Muhammad Yunus propose, avec un réel succès, l'accès au crédit pour les plus démunis.
* A l'heure de la crise du système bancaire et des émeutes de la faim, l'économiste bangladais, Prix Nobel de la paix en 2006, pointe les limites et les failles du capitalisme, et préconise un modèle d'entreprise sociale, qui n'exclurait plus de la vie économique la majeure partie de l'humanité.
* Elle s'appelait Sufiya Begum.
*Au début des années 1980, elle vivait dans une maison de terre, à la campagne, au Bangladesh. Elle fabriquait de jolis tabourets en bambou. Son mari, journalier, gagnait l'équivalent de quelques centimes d'euros par jour. Ne possédant pas d'argent, Sufiya Begum vendait tous ses tabourets à un commerçant, qui les lui échangeait contre 25 cents et un peu de bambou – c'était son prix.
* Un jour, Muhammad Yunus vient la trouver, étonné qu'elle gagne si peu. A cette époque, après des études économiques aux Etats-Unis, le professeur Yunus doute.
* En 1974-1975, le Bangladesh a été ravagé par une terrible famine, et, raconte-t-il, il trouvait alors "de plus en plus difficile d'enseigner d'élégantes théories économiques sur le fonctionnement supposé parfait des marchés libres, tandis que la mort ravageait [son] pays".
* Il décide d'agir, bien déterminé à endiguer la pauvreté dans la région de Jobra. Il ne comprend pas pourquoi elle est endémique.
* En discutant avec Sufiya Begum, il réalise ce qu'il se passe.
"Cette femme était étranglée par son prêteur. Il la condamnait à une sorte d'esclavage. Elle lui donnait toute sa collection de tabourets pour 25 cents, juste parce qu'elle ne pouvait acheter le bambou. Il lui manquait un crédit.
J'ai mené une enquête. Quarante-deux villageois dépendaient des prêteurs. Tous auraient pu vivre de leur activité, avec un petit investissement. Il leur fallait, en tout, 27 dollars. Je les avais en poche".
*Les idées fondatrices de la Grameen Bank et du microcrédit sont nées de ces rencontres.
*Aujourd'hui, après vingt-cinq ans d'existence, la Grameen Bank et les institutions de microcrédit à travers le monde ont aidé à sortir de la pauvreté 150.000.000 (150 millions) de personnes.
LE PROFESSEUR YUNUS A OBTENU, AVEC LA GRAMEEN BANK, LE PRIX NOBEL DE LA PAIX EN 2006
*Depuis plusieurs années, il développe une nouvelle initiative : l'"entreprise sociale". Il s'agit de lancer des activités économiques rentables mais dont l'objectif est d'apporter un bénéfice social aux exclus du monde économique. Ainsi a-t-il créé au Bangladesh, avec Franck Riboud, le PDG de Danone, la société Grameen Danone Foods qui vend aux habitants de Bogra des yaourts frais à bas prix, qu'ils voudraient servir dans des coques comestibles – et vitaminées.
* L'initiative permet de lutter contre la malnutrition et les carences alimentaires et d'offrir des emplois locaux. Si elle fonctionne, elle sera étendue à tout le pays.
"Ce genre de petite entreprise sociale pourrait se généraliser, explique le professeur Yunus. Elle ouvre un nouveau type de marché, attentif à la pauvreté et aux besoins réels, qui va peut-être changer nos fondamentaux économiques."
*Nous avons rencontré Muhammad Yunus à Paris, alors que le système mondial du crédit traverse une crise historique et que plusieurs grandes banques se sont effondrées. La peur de la récession gagne les Etats-Unis et des dizaines de milliers d'Américains se retrouvent poussés à la rue par les organismes prêteurs. Qu'en pense le fondateur de la Grameen Bank, où les taux de remboursement dépassent les 95 % ?
* Dans son pays, Arunachalam Muruganantham est surnommé "le Roi du tampon". Et pour cause : l’Indien a révolutionné la vie de centaine de milliers de femmes de son pays.
* S’il n’a rien d’exceptionnel dans nos pays occidentaux, l’usage de serviettes hygiéniques n’est pas une évidence ailleurs dans le monde.
* En Inde, par exemple, le produit était considéré il y a encore un peu comme "un luxe". Arunachalam Muruganantham, auto-entrepreneur, en a décidé autrement.
* L’histoire commence par une anecdote de la vie quotidienne. En voyant sa femme ramasser des chiffons dans la maison, Arunachalam Muruganantham lui demande la raison de son affairement et se trouve très surpris par la réponse : "Si j’achète des serviettes hygiéniques, ça veut dire que je ne pourrai pas acheter de lait pour la famille".
* En effet, vendu à un prix inabordable au sein des économies émergentes, nombreuses sont les femmes à se passer du confort de ce produit de toilette intime.
* Soucieux d’améliorer le quotidien des femmes qui l’entoure, Arunachalam Muruganantham va alors, avec ingéniosité et persévérance, monter une entreprise de serviettes hygéniques low-cost.
* Une société qui permet aujourd’hui à des centaines de milliers de femmes de bénéficier d’un confort qu’elles ne connaissaient pas, tout en offrant un emploi aux Indiennes des zones rurales.
* En 2011, seules 12 % des indiennes peuvent se payer des serviettes hygiéniques. Selon une étude réalisée l’année dernière, 88% des femmes en Inde se voient dans l’obligation d’utiliser des "moyens alternatifs" pour gérer leurs règles (linge non traité, boue, sable, feuille ou papier journal…).
* Du côté des adolescentes, la menstruation est d’ailleurs souvent un motif d’absence scolaire. Or, ce recours limité aux serviettes hygiéniques s’avère être facteur d’infections à répétition.
OBJECTIF = 10 ROUPES LE PAQUET AU LIEU DE 30
* Face à ce constat alarmant, Arunachalam Muruganantham crée une machine avec un budget limité (75000 roupies, soit 1000 euros). En 5 étapes, l’invention permet de produire 120 serviettes par heure.
*L’objectif ? Démocratiser le produit en le commercialisant à bas prix. Le nouvel entrepreneur souhaite vendre 10 roupies le paquet de serviettes, là où les multinationales spécialisées les vendaient à 30.
"Celui qui n’est pas allé à l’école et vit sous le seuil de pauvreté à Coimbatore, petite ville dans l’État du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, prend tellement son idée au sérieux qu’il va tenter de la concevoir de bout en bout, tests à l’appui.
Pendant quatre années, il porte les serviettes lui-même pour vérifier leur ergonomie, utilise des poches remplies de sang de chèvre pour en constater le pouvoir d’absorption, collectionne les serviettes usagées pour les étudier et se voit finalement menacé d’être quitté par sa femme et sa mère qui le prennent pour un fou.
La révélation vient quand il appelle des fabricants américains en se faisant passer pour un investisseur et leur demande de lui envoyer la matière première : il découvre alors qu’il s’agit de fibre végétale, qu’il doit transformer en cellulose, et non de coton, comme il l’imaginait au départ."
UN VRAI DÉFI DE SANTÉ PUBLIQUE
* Aujourd’hui, la start-up d’Arunachalam Muruganantham compte 600 machines, capables de produire 1000 serviettes par jour dans 23 États indiens.
* Ce sont majoritairement des groupes de femmes des régions rurales qui acquièrent le matériel nécessaire grâce à des microcrédits ou à des ONG. Le processus entier (de la fabrication à la distribution) est ainsi réalisé par des femmes qui y gagnent un emploi mieux rémunéré que dans l’agriculture.
*Arunachalam Muruganantham - récompensé en 2009 par un prix de l’innovation - est aujourd’hui en discussion avec des entrepreneurs et des ONG de pays africains intéressés par son mode de production. À la clé : une révolution pour les femmes des pays en voie de développement.